Salut, salut,
Après de longues vacances sur
mon blog et un article qui a décidément du mal à avancer -Il faut
croire que malgré (ou à cause) ses imposants arguments, Sona
ne m'impressionne que trop-, il m'est enfin venu la volonté
suffisante pour ce nouveau billet.
La pointe de la technologie et la classe absolue en prime. |
Celui-ci sera d'un genre
assez particulier, car je ne parlerai pas de champions, en tout cas
pas spécifiquement, mais plutôt d'un courant de pensée, le
Transhumanisme. A l'ordre du jour : réflexion
philosophique sur le développement humain par la science et
discussion éthique sur les barrières que doit pouvoir franchir (ou
non) cette dernière.
Alors oui, j'ai mentionné le mot
« philosophie », mais ne partez pas tout de suite !
Vous verrez, c'est accessible et tout à fait intéressant, aussi
parce que ça nous touche dans un futur très proche, et qu'il s'agit
d'un thème récurrent des œuvres de science-fiction dites d'anticipation. Particulièrement le courant cyberpunk...
Toujours est-il que si vous êtes
familiers avec le terme de « Transhumanisme »,
vous devriez avoir deviné de quelles Cités-État il sera question
question. Zaun et Piltover,
principalement la première qui se pose bien en allégorie de
l' « Apprenti Sorcier ».
Mais tout d'abord deux choses. De quoi
vous mettre dans l'ambiance du thème avec un morceau musical que
j'aime beaucoup... J'y ressens très bien le cyberpunk !
Et bien entendu, une explication de ce
qu'est cette doctrine...
Les Technoprophètes d'un futur
idyllique
La pensée première du mouvement
transhumaniste peut se résumer par une problématique
simple : « L'Homme doit-il nécessairement endurer
souffrances, maladies, et même la mort ? ». La technologie
étant, pour eux, l'outil qui nous libérera de ces contraintes.
Le transhumanisme
n'est que la continuité de l'éternelle recherche si humaine
de prolongement de la vie, ou plus radicalement, du remède à la mort et à l'oubli. De tout temps, ça a été un but de l'Homme.
L'antiquité regorge de mythes qui en témoignent. Que ce soit celui
de la fontaine de jouvence ou encore du périple de Gilgamesh
dans sa quête de l'immortalité.
Alors que d'un autre coté, la religion
a toujours tenté de séduire de nouveaux disciples avec la promesse
d'une vie après la mort, d'une vie « complète ».
Les égyptiens antiques préparaient déjà tout au long de leur existence, les tombeaux qui permettraient leur passage vers l'existence immortelle en compagnie des Dieux, tel le Grand Osiris revenu des morts.
Notre grande religion monothéiste en ses nombreuses formes ne
propose rien de très différent, et d'autant moins qu'elle a été en
grande partie fondée sur des pratiques « païennes ».
Le transhumain parviendrait-il à toucher Dieu...? |
Le transhumanisme est donc une théorie scientiste sur le développement humain, le scientisme étant quant à lui une idéologie selon laquelle la science seule serait à même d'organiser la pérennité de l'espèce et des systèmes sociaux humains. La première est donc une sous-branche de la seconde. Le courant de pensée transhumaniste tire son nom de la théorie de l’existence prochaine de l '« Humain Transitoire » avant le « Posthumain ». Le transhumain tirerait profit de tous les bénéfices de la technologie moderne que sont la médecine, le génie génétique, cybernétique et les progrès en matière de prothèse, ou encore l'informatique. Des plus proches, voire actuelles, que sont les membres bioniques à ceux qui ne sont que de la science-fiction comme le téléchargement de l'esprit.
Ainsi le « Posthumain »
aurait atteint un degré de perfection inconnu (et impossible à retrouver) de la
nature. Il serait une création de l'Humanité, la première espèce à avoir consciemment et stratégiquement orienté son évolution en
ayant annihilé tous les aléas indésirables de son corps de chair
défectueux et imparfait.
Fervents adeptes du mouvement, les
futurologues ont parfois été nommés, non sans un certain sarcasme,
« technoprophètes » du fait de l'adhésion
quasi-religieuse aux préceptes scientistes qu'ils développent.
Depuis le XXème siècle, ils sont parvenus à définir le
Transhumanisme. Ainsi Max More écrit dans ses
« Principes de l'Entropie » :
« Le
transhumanisme est une classe de philosophies ayant pour but de nous
guider vers une condition posthumaine. Le transhumanisme partage de
nombreuses valeurs avec l'humanisme parmi lesquelles un respect de la
raison et de la science, un attachement au progrès et une grande
considération pour l'existence humaine (ou transhumaine) dans cette
vie. […] Le transhumanisme diffère de l'humanisme en ce qu'il
reconnaît et anticipe les changements radicaux de la nature et des
possibilités de nos vies provoqués par diverses sciences et
techniques […]. ».
Vous pouvez aussi retrouver ces idées constitutionnalisées sur le site Humanityplus (H+ est le sigle désignant le transhumanisme).
Vous pouvez aussi retrouver ces idées constitutionnalisées sur le site Humanityplus (H+ est le sigle désignant le transhumanisme).
Il
est à noter qu'il considère comme le prolongement logique des
réflexions humanistes de la Renaissance. Il n'y aurait aucun jeu politique
à prendre en compte, seul importerait l’épanouissement de
l'espèce humaine.
Il est possible que ce soit important par la suite !
Bon.
Soit, c'est bien beau, mais après ?
Et
bien, là où c'est intéressant, c'est que l'on peut remarquer que
ces questions philosophiques ont pénétré la sphère du jeu vidéo
depuis aussi longtemps que ces idées existent. On en retrouve
d'ailleurs quelques témoignages intéressants dans League of
Legends. Car il semblerait qu'en Valoran les Zauniens cherchent à
créer leur être parfait. Leur premier pas vers le posthumain ?
J'essaierai
donc de détailler les thèmes transhumanistes
présents dans League of Legends. Et je commencerai par mentionner
les trois piliers technologiques sur lesquels la doctrine se
repose : les « augmentations
cybernétiques »,
le « génie
génétique » et
l'« émergence
d'une intelligence artificielle ».
De l'humain réparé à l'humain augmenté
De plus en plus, nous tendons vers les progrès prédits par des auteurs comme William Gibson. Pour reprendre une expression bien connue... Le futur est en marche ! Nos connaissances dans le corps humain et dans le domaine des prothèses. Les dernières années ont vu apparaître les premiers membres « bioniques », directement reliés aux terminaisons nerveuses.
Zaun a une
vision totalement débridée du progrès technologique : la
fin justifie toujours les moyens, et le changement, quelque soit sa
forme, ne peut qu'être un apport pour l'humanité. Ainsi les
expériences se légitimisent en dehors de toute moralité, seul
important le résultat. Le progrès devient une explosion chaotique
donnant naissance aux êtres hybrides que sont Urgot et
Viktor.
Nous
incarnons le Commandant
Shepard, témoin de la
fin de la civilisation galactique connue par le déferlement d'une force mystérieuse et robotique, les Moissonneurs.
Seulement au début du second épisode, alors qu'il pensait
effectuer une mission de routine, son vaisseau est détruit. Il est
projeté dans l'espace lors d'une explosion et dérive dans l'espace.
Pas la moindre chance d'échapper à sa mort. Toutefois, d'autres
avaient décidé que ça n'en été pas fini de lui. « Cerberus », une puissante corporation, lança le « Projet
Lazare », un nom aux consonances mythologiques qui n'a bien bien sûr pas été choisi par hasard.
On voit brièvement en quoi celui-ci consiste au début du jeu. Alors que notre personnage n'est littéralement plus qu'un morceau de viande, il est « ranimé » technologiquement. À la vue d'une courte séquence, les modifications opérées sont profondes. On ranime ses tissus par l'utilisation de puces et autres nano-robots, on lui greffe de nouveaux membres... Et légèrement plus loin dans le jeu, des cicatrices laissent entrevoir ce qu'il y a sous sa « peau ». Et ça n'a pas l'air d'être franchement naturel.
De l'humain réparé à l'humain augmenté
On a vite fait
d'objecter d'un mouvement de bras aux simples délires de fou de
science-fiction. Et pourtant nous ne sommes pas si loin de l'être
que nous avons défini dans ces œuvres. Il est aujourd'hui
indéniable que la transition vers la cyborguisation est en
marche, et, à vrai dire a commencé depuis bien longtemps.
Car qu'est-ce
qu'un « membre cyborg » si ce n'est une création humaine extérieure au corps naturel ? Nous croisons chaque
jour des cyborgs sans que nous nous en rendions compte, et ce à
chaque fois qu'un homme dispose d'un correctif. Des simples
lunettes aux plus perfectionnées prothèses. C'est ce que l'on
appelle la cyborguisation de réparation, ou l'Homme
Réparé.
Dans League of Legends, la science a définitivement pris le pas sur la nature. Les transhumanistes seraient fiers, car leur société a atteint leur but : libérer l'Homme de la mort non souhaitée. Ils ont réussi une réparation « ultime » en quelque sorte, par le biais de la « renaissance » d'Urgot.
Comme si la perte d'un bras pouvait constituer un problème. Non franchement... |
Dans League of Legends, la science a définitivement pris le pas sur la nature. Les transhumanistes seraient fiers, car leur société a atteint leur but : libérer l'Homme de la mort non souhaitée. Ils ont réussi une réparation « ultime » en quelque sorte, par le biais de la « renaissance » d'Urgot.
À ce stade, donc,
les Zauniens ont déjà franchi la barrière « divine »
constituée par la mortalité de l'Homme. Et ce, par la science, sa
« propre magie ». Alors oui, en créant un être abjecte
et informe, mais conscient, vivant, dans une certaine mesure. C'est déjà ce
qu'avait imaginé Mary Shelley,
au début du XIXème, dans son fameux roman :
Frankenstein ou le Prométhée
Moderne. De l'orgueil de l'homme était né un monstre
n'ayant plus grand chose de l'humain qu'il fut.
Car oui, Urgot
est bien plus qu'un Homme Réparé, il est devenu un cyborg
intégral. Un « humain » disposant de capacités améliorées,
augmentées...De plus en plus, nous tendons vers les progrès prédits par des auteurs comme William Gibson. Pour reprendre une expression bien connue... Le futur est en marche ! Nos connaissances dans le corps humain et dans le domaine des prothèses. Les dernières années ont vu apparaître les premiers membres « bioniques », directement reliés aux terminaisons nerveuses.
Kevin Warwick
de l'Université de Reading, s'est auto-proclamé « premier
cyborg ». Il s'est greffé des électrodes dans le bras,
directement liées à son système nerveux. Après une étude des
signaux enregistrés, il a réussi à faire bouger une main articulée
commandée par ordinateur... « Par la pensée ».
De l'autre côté
du miroir, les valoriens connaissent l'augmentation
depuis un moment. Ils semblent, en revanche, avoir des conceptions
divergentes du chemin que la science doit ou non emprunter.
Falcon PUNCH ! |
À l'inverse,
Piltover a manifestement adopté l'éthique de nos pays
modernes, souvent basé sur le caractère sacré de la chair :
ils refusent le remplacement de membres et l'incorporation du métal
au sein du corps. Leurs outils sont externes, ce sont généralement
des exosquelettes.
On peut discuter
du caractère augmenté d'un personnage comme Rumble, arguant
qu'il est dans une machine complètement différenciée de son corps,
que ce ne peut dont pas, objectivement un transhumain. Mais
c'est pour moi au contraire un bon exemple, il est un être unique,
agencé dans un exosquelette agissant comme le prolongement de son
corps. De plus, sont but n'était-il pas de se distinguer et de
prouver sa force ? Rien d'autre que ce que recherches les
transhumanistes : dépasser cette chair devenue obsolète.
En revanche, le
cas de Vi est plus évident. Elle a fait de ses membres
supérieurs des armes aussi imposantes que dangereuses. Ce ne sont
pas des prothèses de remplacement, si bien que ce n'est pas encore
« sa propre peau », mais ce n'est qu'un détail. Il est
certain qu'elle représente parfaitement l'humaine augmentée
de demain.
Plus généralement,
on intègre toutes sortes de gadgets, comme le lance-filet de
Caitlyn. Et encore plus directement illustré par le système de lancement de grenade de Heimerdinger, astucieusement dissimulé dans son épaisse tignasse. On ne franchit jamais ce mur imposé par leur morale.
Ne jamais toucher au corps.
Il y a une peur
bien naturelle quant à la dénaturation de ce qu'est l'humain, par
l'implémentation, ou le remplacement de « matériel
synthétique ». Et il s'agit d'une crainte très souvent
traitée dans la fiction. Récurrente même ! Elle est en centre
de la majeure partie des réflexions de Masamune Shirow dans
Ghost in the Shell, et
même dans Star Trek
(d'une autre manière d'ailleurs), par la présence des Borgs,
que l'on voit entre autres dans le film Premier Contact.
Mais
j'avais en tête une série qui le fait aussi de façon très
intéressante : Mass Effect !
Et
là, je vous avertis que je vais spoiler une partie de la trame de
l'histoire, donc n'hésitez pas à passer au titre suivant si
jamais...
Pour
résumer rapidement la situation,
Mes yeux sont une arme mortelle. |
On voit brièvement en quoi celui-ci consiste au début du jeu. Alors que notre personnage n'est littéralement plus qu'un morceau de viande, il est « ranimé » technologiquement. À la vue d'une courte séquence, les modifications opérées sont profondes. On ranime ses tissus par l'utilisation de puces et autres nano-robots, on lui greffe de nouveaux membres... Et légèrement plus loin dans le jeu, des cicatrices laissent entrevoir ce qu'il y a sous sa « peau ». Et ça n'a pas l'air d'être franchement naturel.
Par
la suite se posera la question de la nature de ce Shepard
« reconstitué ». IDA,
une intelligence
artificielle, émettra
l'hypothèse que si le commandant comprend si bien les
« synthétiques »
(comprendre êtres cybernétiques disposant d'une IA),
c'est parce qu'il en est lui-même un. Elle fera aussi à plusieurs
reprises référence à son caractère de transhumain.
À la toute fin du jeu, qui a d'ailleurs fait polémique, l'une d'entre
elles (la verte)
propose une synthèse des êtres « organiques »
et « synthétiques ».
On peut comprendre qu'effectivement, c'était déjà ce qu'était
Shepard
depuis tout ce temps.
Miranda Lawson,
autre personnage de Mass Effect,
apporte un autre angle sur le transhumanisme.
Parce que non seulement l'homme, via ses créations, tend à dépasser
la nature, mais il arrive maintenant à la manipuler directement...
La génétique comme voie vers la perfection
Miranda,
pour revenir à elle, est une pure création du génie génétique.
Elle a été « conçue » par un homme très puissant,
comprendre aussi excessivement riche et influant, les deux allant de
pair dans notre monde. Elle serait le fruit de nombreuses
manipulations
et sélections
génétiques, de
manière à obtenir un humain disposant de capacités améliorées.
Il est d'ailleurs évident qu'elle n'en doute aucunement. Elle se
présente à Shepard
comme une « supérieure »
après tout. Elle se rendra toutefois compte qu'elle a pourtant une
faiblesse : son infertilité. Certainement une chose qui la
blessera plus que tout, sans que jamais elle ne le montre. On apprendra par la suite qu'elle s'est échappée de l'influence son
père, à dire vrai, il serait plus juste de dire qu'elle s'est
libérée de sa captivité. Elle aidera sa sœur cadette à son tour.
Sans doute le personnage devait-il estimer que plus de « filles »,
elles étaient ses « créations » et de fait, lui
appartenaient. Il n'est pas inexact de dire qu'elles ont été
« créées » en vérité...
On retrouve le même type de personnages imbu d'eux-même dans League of Legends : ce sont les renommés « savants » zauniens. Et à partir de là, on plonge allègrement dans l'archétype du savant fou et de l'apprenti sorcier. Des hommes qui n'ont aucune limite, et certainement pas éthique, de façon certaine... Dont les expérimentations mènent souvent aux pires atrocités et aberrations. Une bonne illustration est Urgot. Mais il y en a d'autres de plutôt intéressants, eux aussi.
La génétique comme voie vers la perfection
L'Homme
est maintenant à même de créer des membres artificiels dont la
puissance est inégalée, peut-être au détriment de la précision,
pour l'instant du moins... Mais il y a par dessus tout, un domaine,
où il a fait des progrès spectaculaires en l'espace de quelques
décennies : la Médecine moderne et toutes les spécialités
qu'elle comprend. Notamment la génétique.
Miss Parfaite a le droit à du répit aussi. |
On retrouve le même type de personnages imbu d'eux-même dans League of Legends : ce sont les renommés « savants » zauniens. Et à partir de là, on plonge allègrement dans l'archétype du savant fou et de l'apprenti sorcier. Des hommes qui n'ont aucune limite, et certainement pas éthique, de façon certaine... Dont les expérimentations mènent souvent aux pires atrocités et aberrations. Une bonne illustration est Urgot. Mais il y en a d'autres de plutôt intéressants, eux aussi.
Il faut d'abord voir que manifestement en Valoran, on ne
procède pas aux manipulations du génome de la même manière que
sur notre bonne Terre. Après tout, c'est un monde baigné de magie,
et là où il y a science, la sorcellerie n'est jamais très loin non
plus. On met de côté les éprouvettes et seringues, pour tester
toutes sortes de potions et de décoctions dont il est préférable
de ne pas se renseigner sur la nature. Sachant que ces choses qui
laissent échapper des vapeurs formant un crâne... Ne doivent
raisonnablement pas être avalées. Enfin. Dites ça à Singed
ou Dr. Mundo hein !
Maintenant, on retombe dans la littérature anglo-saxonne du
XIXème après Frankenstein... On saute quelques décennies
pour quelque chose qui se rapprocherait plus d'une référence à la
nouvelle « L'Étrange Cas du Docteur Jekyll & de Mister
Hyde » de Sir Robert Louis Stevenson (connu pour
l'Île au Trésor, et peut-être l'Histoire Générale des plus
Fameux Pyrates). En effet, nous avons trois « alchimistes »
- terme d'ailleurs intéressant que l'on différencie des
« chimistes » par une pratique plus proche de
l’occultisme – zauniens pratiquant des opérations pour le moins
déstabilisantes ayant des répercussions directes sur leur corps,
pouvant jusqu'à modifier totalement leur humanité : Warwick,
Singed et Dr. Mundo. Ce qui est ennuyeux
avec le premier des comparses, c'est que son histoire ait été
grandement modifiée et ne concorde plus avec celle de celui qui
était auparavant son apprenti. On en retire néanmoins les
recherches sur le métabolisme et la génétique que
tous trois font, avec des résultats aussi différents que
désastreux. Ainsi, Warwick et Mundo
sont-ils devenus les monstres hybrides qu'on connaît, tout comme
Jekyll devient Hyde en prenant son
élixir.
Ils ne se bornent pas aux expérimentations sur leur propre corps en revanche. Non, ils emploient aussi des cobayes dans un but inconnu... Tandis que certains deviennent sujets de test bien malgré eux.
Aucun doute que le cas de Twitch a particulièrement échauffé les scientifiques zauniens. Il avait réussi, bon par pur hasard, à faire évoluer un misérable rongeur en un être d'une conscience bien supérieure ! Quel prodige ! Et s'ils parvenaient à comprendre ce qui avait pu se passer, peut-être pourraient-ils renouveler l’expérience et qui sait vers quoi cela pourrait mener ? En tout cas, l'histoire du semeur de peste fait étrangement penser à celle de quatre tortues...
Bien plus que le premier, Zac est un bon indicateur des projets latents de la Cité-Etat : La création du guerrier parfait. C'est tout simplement la finalité initiale du projet qui a permis sa conception. Le « Zaunien Amorphe de Combat », un être ayant une capacité d'adaptation sans faille, et conçu pour se battre. On en est bien au stade de la sélection de gènes dans l'optique de l'amélioration, du perfectionnement. Tout comme ce qu'il a été fait pour Miranda Lawson. Chose qui est bien intrigante pour moi...
On peut remarquer que les deux se sont liés d'amitié, d'ailleurs. Peut-être se sont-ils retrouvés dans leur colère d'avoir servi d'essai à des personnages abjects dans la recherche d'un aboutissement qui l'est tout autant, sinon plus.
L'univers de Dune a cela de particulier qu'il est dénué d'assistance informatique. On comprend que des millénaires auparavant, s'est déroulé le « Jihad Butlérien », au cours duquel les humains se sont libérés des intelligences artificielles. L'humanité s'est par la suite, spécialisée pour remplir des fonctions typiquement concédées aux machines, ayant une capacité de calcul incomparable. Les « Mentats » ont vu le jour, que l'on pourrait grossièrement qualifier d' « ordinateur-humain », disposant d'une capacité d'observation et d'analyse poussées à un niveau extrême.
Quels remplaçants à l'Homme moderne?
Janna est, ça ne l'aura échappé à personne, une référence
au personnage de Tornade de la saga de comics X-Men.
Sa déjà très forte popularité a encore été accrue par la série
de films dans l'univers, et même s'ils sont, pour certains, très
loin d'être qualifiables de bons. Bref.
Rien qu'une bonne décoction toxique ne puisse guérir... |
Ils ne se bornent pas aux expérimentations sur leur propre corps en revanche. Non, ils emploient aussi des cobayes dans un but inconnu... Tandis que certains deviennent sujets de test bien malgré eux.
Aucun doute que le cas de Twitch a particulièrement échauffé les scientifiques zauniens. Il avait réussi, bon par pur hasard, à faire évoluer un misérable rongeur en un être d'une conscience bien supérieure ! Quel prodige ! Et s'ils parvenaient à comprendre ce qui avait pu se passer, peut-être pourraient-ils renouveler l’expérience et qui sait vers quoi cela pourrait mener ? En tout cas, l'histoire du semeur de peste fait étrangement penser à celle de quatre tortues...
Bien plus que le premier, Zac est un bon indicateur des projets latents de la Cité-Etat : La création du guerrier parfait. C'est tout simplement la finalité initiale du projet qui a permis sa conception. Le « Zaunien Amorphe de Combat », un être ayant une capacité d'adaptation sans faille, et conçu pour se battre. On en est bien au stade de la sélection de gènes dans l'optique de l'amélioration, du perfectionnement. Tout comme ce qu'il a été fait pour Miranda Lawson. Chose qui est bien intrigante pour moi...
On peut remarquer que les deux se sont liés d'amitié, d'ailleurs. Peut-être se sont-ils retrouvés dans leur colère d'avoir servi d'essai à des personnages abjects dans la recherche d'un aboutissement qui l'est tout autant, sinon plus.
Un autre auteur de science-fiction a développé l'idée de sélection
et de développement Humain par la génétique. Il s'agit de Frank Herbert, dans sa série Dune. Et notamment dans les
épisodes postérieurs au cycle sur Paul Atréides.
Leto II, Empereur-Dieu de Dune, aussi nommé « Le Tyran ». |
L'univers de Dune a cela de particulier qu'il est dénué d'assistance informatique. On comprend que des millénaires auparavant, s'est déroulé le « Jihad Butlérien », au cours duquel les humains se sont libérés des intelligences artificielles. L'humanité s'est par la suite, spécialisée pour remplir des fonctions typiquement concédées aux machines, ayant une capacité de calcul incomparable. Les « Mentats » ont vu le jour, que l'on pourrait grossièrement qualifier d' « ordinateur-humain », disposant d'une capacité d'observation et d'analyse poussées à un niveau extrême.
Dans l'ombre, un groupe aux desseins politiques plutôt troubles, le
Bene Gesserit cherche à créer le « Kwisatz
Haderach » par le biais de sélections génétiques et de
filiations sur de nombreuses générations. Un être qui serait
capable de lire dans l'espace et le temps, prescient. Ce sera Paul
Atréides, qui est né plus tôt qu'elles ne l'avaient
anticipé, d'une génération exactement.
Enfin, et certainement, le plus sordide... Leto II, fils de
Paul, qui deviendra Empereur-Dieu de Dune organisera un
véritable élevage à grande échelle de l'Homme. Ce qu'il appellera
la « Voie Dorée ». Car il a vu son extinction
dans le futur, et c'est le remède qu'il a trouvé : créer
manuellement un humain supérieur capable de subsister aux
millénaires futurs. Et effectivement, ce ne serait que d'ici là que
se révéleront les véritables plans de celui qui aura été qualifié de « Tyran » pendant des milliers d'années, sans que ce ne soit nécessairement à tort.
Les humains de la jeunesse de Leto II disposaient déjà de
capacités extraordinaires, mais le Tyran aura réussi à élever
l'espèce à un degré de plénitude physique incomparable. A-t-il
créé le « post-humain » ? Je dirais que tout dépend de la définition qu'on lui donne...
Les zauniens pratiquent le même type d'expérimentations. On a déjà
vu qu'ils ont d'ores et déjà pallié à la mort, faisant revenir un
des pires bouchers noxien. Mais où en sont-ils réellement dans leur
triste quête... ?
Quels remplaçants à l'Homme moderne?
Tout d'abord, il convient de s'interroger sur ce qu'est le concept de
« post-humain ». J'avais juste auparavant signalé
que « tout dépendait de la définition qu'on lui donnait »,
car oui, ça a bien évidemment une importance. Littéralement, on
parle d' « après-humain » donc. L'être qui
viendrait après l'Homme tel que l'on connaît, qui lui serait
différencié, au contraire de l'humain transitoire. Ce dernier, en
ayant radicalement (ou non d'ailleurs) changé, n'en reste pas moins
un homo sapiens sapiens.
Le « post-humain » aurait à priori évolué vers
un autre niveau, d'une façon où d'une autre. De telle manière que
l'on serait obligé de créer une nouvelle catégorie phylogénétique
où l'y positionner. Et encore ! C'est à supposer même que ce
soit possible ! Il est tout à fait imaginable que l'on ne
puisse pas constituer de branche pour la simple raison que ce nouvel
être aurait échappé à toute logique d'évolution
darwinienne et qu'il ne puisse raisonnablement plus y être
attaché, de quelque manière que ce soit. Imaginons, par exemple,
que cet humain ne soit plus uniquement un être de chair...
Qu'il ne soit qu'une conscience !
De l'ergotage de fou de science-fiction ! Eh oui ! Mais ce
sont des questions passionnantes, il me semble. Et en tant que bon
fêlé dans l'âme, je vois deux personnages de League of Legends
sur lesquels il pourrait être amusant de s'attarder.
Le premier dont j'aimerais parler est Janna. Pourquoi elle ?
J'espère que vous allez comprendre mon raisonnement. Attention en
revanche, il est très largement soumis à interprétation et donc
plus que discutable. Dans les faits, comme souvent, Riot Games
ne s'est que peu avancé pour permettre aux fans d'imaginer ce qu'ils
souhaitent.
C'est amusant, maman m'a toujours dit qu'il fallait se couvrir pour se protéger du vent. Mais pour Janna et Tempête, ça ne semble pas être une priorité. |
Tornade est, comme c'est original, une jeune orpheline, qui se
découvrira le pouvoir de jouer avec le climat. Faire danser le vent
jusqu'à déchaîner sa colère en dévastatrices tempêtes et...
Tornades. Elle sera repérée par le Professeur Xavier, et
rejoindra le groupe des X-Men.
Mais ce qui m'intéresse le plus chez elle, ce serait plutôt sa
condition particulière, ce qui fait d'elle un être exceptionnel.
Là, ce serait plutôt Magneto qui parle. Tornade est
une mutante. Une humaine ayant développé un caractère
génétique nouveau, une mutation dans son génome. Tous les mutants
disposent grâce à cela de capacités extraordinaires.
De ce constat, dans la saga, se séparent deux opinions, celle de
Xavier et de Magneto. Aux yeux du premier, cela fait
des mutants, des humains différents, mais à même de vivre avec les
autres. Peut-être avec une responsabilité supplémentaire, car
selon la maxime fétiche de Spider-man, tout pouvoir en entraînant.
Mais pour Magneto, il y a là bien plus. Les mutants seraient
de fait des êtres d'exception, et dans ce sens supérieurs aux
« simples » humains. L'évolution aura fait d'eux quelque
chose de « plus ». Ils doivent donc se séparer de
l'humanité pour s'élever ensemble.
Les mutants seraient-ils des « post-humains » naturels ? Apparus grâce au pur chaos de l'évolution ?Je vais maintenant faire un parallèle direct avec l'histoire de Janna, en collectant le peu d'informations que l'on a, ainsi que les petites choses apprises ici et là sur la Cité de Zaun. On a donc une jeune fille orpheline, dont on ne sait rien du passé. Elle est juste là, dans les rues croupies et soumises aux relents des plus infâmes expérimentations. Avant qu'elle ne développe finalement son pouvoir : parler aux quatre vents.
Serait-il capillotracté d'imaginer que le nourrisson, Janna, ait pu servir de sujet de test à je ne sais quel esprit malade, avant d'être rejetée comme échec ? Qu'elle ait été en vérité l'aboutissement d'un travail sur le génome humain ? Elle aurait développé ses pouvoirs suite aux profondes modifications qu'elle aurait subies, alors qu'un embryon. Cela ferait d'elle une mutante, tout comme Tornade. Ou peut-être, à la manière de Twitch, touchée par les vapeurs aussi magiques que toxiques, elle serait devenue plus que la petite orpheline recroquevillée dans son caniveau.
Ce sont des extrapolations... Mais qui feraient d'elle une super-humaine... Une « post-humaine » ?
Prenant une voie toute différente, il est un autre champion qui semble souhaiter s'élever bien au dessus du reste de la plèbe, de tous ceux qui ont renié ses travaux. C'est certainement plutôt par orgueil blessé qu'il aurait agi, du moins à la base. Car désormais, il n'est, et ne sera jamais, plus le même. Il s'agit de Viktor, le Héraut des Machines.
Pour retracer brièvement son histoire, Viktor est un des scientifiques ayant participé à la création de l'intelligence artificielle de Blitzcrank, peut-être même, l'unique auteur ! Seulement voilà, un autre s'est arrogé cette invention, bénéficiant de sa forte notoriété. Excédé, Viktor se replia dans son laboratoire avec la ferme intention de prouver l'étendue de ses talents grâce à une création que nul ne pourrait lui dérober. Celui qui sortit était tout autre que celui qui était rentré. Non seulement son corps était de fer et d'acier, mais sa personnalité aussi, avait été altérée dans le processus.
Ce dernier point est particulièrement notable. Le jeune scientifique d'avant a cédé place à un être neuf ayant un objectif passablement effrayant : celui de créer un monde à sa nouvelle image. Ce qu'il nomme « La Glorieuse Évolution ».
Il y a une référence à un mythe récurrent de la science-fiction. Les machines qui transforment les humains en hybrides, pour les assimiler à leur programme.
Dans Mass Effect, Javik, extra-terrestre ayant vécu en des temps reculés, explique que pendant ce qu'il appelle « son cycle », des machines avaient assujetti de nombreuses espèces de cette manière. Il emploie cet exemple pour démontrer la dangerosité des machines à Shepard.
Parmi les plus connus, il y a certainement les Borgs, de la série Star Trek...
D'un pur point de vue de connaisseur de pop-culture, on pourrait les qualifier de « zombies du futur ». Ce sont des êtres insatiables et implacables, mais aussi sans grande volonté individuelle, celle-ci étant centralisée en une entité appelée « Reine Borg ». On comprend qu'ils fonctionnent comme une colonie de fourmis légionnaires, dévorant toute ressource rencontrée dans leur périple sans fin.
Les mutants seraient-ils des « post-humains » naturels ? Apparus grâce au pur chaos de l'évolution ?Je vais maintenant faire un parallèle direct avec l'histoire de Janna, en collectant le peu d'informations que l'on a, ainsi que les petites choses apprises ici et là sur la Cité de Zaun. On a donc une jeune fille orpheline, dont on ne sait rien du passé. Elle est juste là, dans les rues croupies et soumises aux relents des plus infâmes expérimentations. Avant qu'elle ne développe finalement son pouvoir : parler aux quatre vents.
Serait-il capillotracté d'imaginer que le nourrisson, Janna, ait pu servir de sujet de test à je ne sais quel esprit malade, avant d'être rejetée comme échec ? Qu'elle ait été en vérité l'aboutissement d'un travail sur le génome humain ? Elle aurait développé ses pouvoirs suite aux profondes modifications qu'elle aurait subies, alors qu'un embryon. Cela ferait d'elle une mutante, tout comme Tornade. Ou peut-être, à la manière de Twitch, touchée par les vapeurs aussi magiques que toxiques, elle serait devenue plus que la petite orpheline recroquevillée dans son caniveau.
Ce sont des extrapolations... Mais qui feraient d'elle une super-humaine... Une « post-humaine » ?
Prenant une voie toute différente, il est un autre champion qui semble souhaiter s'élever bien au dessus du reste de la plèbe, de tous ceux qui ont renié ses travaux. C'est certainement plutôt par orgueil blessé qu'il aurait agi, du moins à la base. Car désormais, il n'est, et ne sera jamais, plus le même. Il s'agit de Viktor, le Héraut des Machines.
Pour retracer brièvement son histoire, Viktor est un des scientifiques ayant participé à la création de l'intelligence artificielle de Blitzcrank, peut-être même, l'unique auteur ! Seulement voilà, un autre s'est arrogé cette invention, bénéficiant de sa forte notoriété. Excédé, Viktor se replia dans son laboratoire avec la ferme intention de prouver l'étendue de ses talents grâce à une création que nul ne pourrait lui dérober. Celui qui sortit était tout autre que celui qui était rentré. Non seulement son corps était de fer et d'acier, mais sa personnalité aussi, avait été altérée dans le processus.
Ce dernier point est particulièrement notable. Le jeune scientifique d'avant a cédé place à un être neuf ayant un objectif passablement effrayant : celui de créer un monde à sa nouvelle image. Ce qu'il nomme « La Glorieuse Évolution ».
Il y a une référence à un mythe récurrent de la science-fiction. Les machines qui transforment les humains en hybrides, pour les assimiler à leur programme.
Dans Mass Effect, Javik, extra-terrestre ayant vécu en des temps reculés, explique que pendant ce qu'il appelle « son cycle », des machines avaient assujetti de nombreuses espèces de cette manière. Il emploie cet exemple pour démontrer la dangerosité des machines à Shepard.
Parmi les plus connus, il y a certainement les Borgs, de la série Star Trek...
Dans cette scène, trois personnages risquent d'y laisser la vie. Saurez-vous les identifier? |
D'un pur point de vue de connaisseur de pop-culture, on pourrait les qualifier de « zombies du futur ». Ce sont des êtres insatiables et implacables, mais aussi sans grande volonté individuelle, celle-ci étant centralisée en une entité appelée « Reine Borg ». On comprend qu'ils fonctionnent comme une colonie de fourmis légionnaires, dévorant toute ressource rencontrée dans leur périple sans fin.
C'est un peu plus complexe en réalité, parce que plus que la notion
destruction, il y a celle de l' « assimilation ». Selon le
message qu'ils transmettent à leurs victimes : « Nous
sommes les Borgs. Abaissez vos boucliers et rendez-vous sans
condition. Nous intégrerons vos caractéristiques biologiques et
technologiques aux nôtres. Votre culture s’adaptera à nos
besoins. Toute résistance sera futile. ». Il y a en vérité une part de « noblesse » dans leurs
actions, car non-seulement ils se développent par l'intégration de
schémas biologiques, culturels et technologiques, mais surtout, ils
permettent à d'autres espèces de rejoindre leur propre niveau de
plénitude. Car selon eux, il est le stade final de ce qu'est
l'évolution. Ainsi, si l'intégration en borg est brutale,
elle n'en est pas moins bénéfique pour ceux qui la subissent.
Enfin, dans leur conception en tout cas.
Il y a, chez Viktor, un raisonnement similaire. La volonté de faire parvenir l'humanité à un nouveau stade de son évolution. De faire entrevoir, aux Hommes, sa propre « illumination ». Car ce qui est notable aussi, c'est que Viktor n'est pas simplement un humain augmenté, comme l'est Vi, par exemple, mais bien un nouvel être. Une entité qui a été profondément altérée par la machine, au point d'être devenu un hybride à la personnalité modifiée, au mode de pensée alternatif.
Et là encore, la fusion de l'humain et de la machine est un concept
courant de l'imaginaire science-fiction. J'ai déjà parlé de la fin
de la « synthèse » de Mass Effect, mais je
pourrais aussi citer une de celle du premier Deus Ex, quitte à
rester dans le jeu vidéo. Monument du cyberpunk, et déjà
plutôt âgé. Il date (déjà) de l'an 2.000 ! Nous sommes dans
la peau de l'agent JC Denton œuvrant pour le compte d'une
agence antiterroriste. Mais dans le monde futur, rien n'est si
évident, et notre personnage se retrouve bien vite empêtré dans de
multiples complots entre-imbriqués les uns dans les autres. Toujours
est-il qu'une des fins du jeu nous permet de choisir de fusionner
avec une Intelligence Artificielle hyper-avancée et toute
puissante : Hélios. Le héros deviendrait ainsi un
simili de « Dieu ». Et un tout autre humain...
Mais finalement, et si le « post-humain » n'était pas ce que l'on cherchait ? S'il était plutôt une création de l'homme plutôt qu'un développement ? Et si notre futur était une « machine » ?
L'Être Artificiel comme aboutissement de l'évolution
Voilà que l'on arrive en plein dans le thème que je préfère, celui des robots et autres intelligences artificielles ! Je vais tout de même essayer d'un le plus concis et clair possible. Comprendre tenter de ne pas partir dans tous les sens, ce qui risque de ne pas être une mince affaire !
Bref, pour cela, il est nécessaire de bien comprendre ce que sont
les intelligences artificielles, car le terme peut avoir
plusieurs définitions. Et particulièrement, deux bien distinctes.
Il y a, chez Viktor, un raisonnement similaire. La volonté de faire parvenir l'humanité à un nouveau stade de son évolution. De faire entrevoir, aux Hommes, sa propre « illumination ». Car ce qui est notable aussi, c'est que Viktor n'est pas simplement un humain augmenté, comme l'est Vi, par exemple, mais bien un nouvel être. Une entité qui a été profondément altérée par la machine, au point d'être devenu un hybride à la personnalité modifiée, au mode de pensée alternatif.
J'prends des UV là. Un problème? |
Mais finalement, et si le « post-humain » n'était pas ce que l'on cherchait ? S'il était plutôt une création de l'homme plutôt qu'un développement ? Et si notre futur était une « machine » ?
L'Être Artificiel comme aboutissement de l'évolution
Voilà que l'on arrive en plein dans le thème que je préfère, celui des robots et autres intelligences artificielles ! Je vais tout de même essayer d'un le plus concis et clair possible. Comprendre tenter de ne pas partir dans tous les sens, ce qui risque de ne pas être une mince affaire !
Chère Motoko, emprisonnée dans un corps qui ne sera jamais totalement le tien |
Mais avant toute chose, la base. L'intelligence artificielle,
abrégée IA, pour raison de commodité, est la recherche d'un
processus de raisonnement machine dans l'objectif de satisfaire un
besoin. Ainsi dans le jeu vidéo, les adversaires contrôlés par la
machine possèdent une IA, qui définira leur manière de
réagir aux actions du joueur. Elle est généralement suffisamment
simple pour que l'on repère les mécanismes qui la régissent.
Ainsi, dans Fire Emblem : Awakening, vos ennemis
réagiront de la manière suivante : si vous n'êtes pas à
portée d'attaque, ils ne se déplaceront pas (sauf s'il y a un
script contraire dans la mission prévoyant un mouvement au tour X),
autrement ils attaqueront votre personnage, même s'ils sont
largement défavorisés. Ils se déplacent aussi toujours de manière
à attaquer la cible sur laquelle ils infligeront le plus de dégâts,
ou qu'ils seront susceptibles de tuer. C'est un fonctionnement
particulièrement sommaire. Il s'agit de la forme la plus basique
d'IA.
Mais maintenant celles qui m'intéressent le plus sont celles qui
possèdent, ou du moins, tentent d'imiter les particularités du raisonnement
humain. On distingue ces deux formes, respectivement, par les adjectifs
« forte » et « faible ». Dans
le premier cas, l'IA aurait atteint le stade où elle ne
serait plus différentiable de la pensée humaine dans le sens où
elle serait capable de réfléchir et comprendre ses propres
raisonnements. Elle aurait développé une conscience qui lui
est propre, et sans doute appris le concept de « sentiments ».
Le second est plus pragmatique, l'IA aurait été programmée
dans l'optique de mimer les réactions humaines. Elle n'aurait pas de
conscience et ne serait finalement qu'un reflet de son créateur et
de ses interlocuteurs. Elle est ce pourquoi elle a été conçue, et
rien d'autre.
En réalité, il y a un doute même quant à la possibilité de distinguer ces deux types de fonctionnement. Comment dans les faits pourrait-on déterminer qu'une IA éprouve une conscience plutôt que de simuler les comportements qui lui seraient liés ? Tout en sachant qu'il s'agit d'un concept que l'on a déjà du mal à caractériser, alors le faire pour des êtres non-humains...
J'avais déjà rapidement écrit sur Orianna, en posant
brièvement cette thématique. Effectivement, on peut s'interroger
sur sa position dans ce problème. On sait d'elle qu'elle a été
conçue par un père éploré après la mort tragique de sa fille.
L'automate lui serait un double-substitut, auquel il donnerait
l'apparence et le nom. Ce dernier étant particulièrement important.
Il l'a nommé de la même manière... Ce qui signifie qu'il choisit
de l'identifier complètement à la défunte, elle serait toujours un
peu en elle. La question étant de savoir s'il a plus intégré
d'elle qu'une apparence et un nom. Mais ce qui est certain, c'est qu'il a eu l'objectif de faire revenir sa fille de cette manière.
Il nous est dit de l'Orianna mécanique, qu'elle échoue dans ses rapports sociaux, car elle ne parvient à comprendre ni les sentiments, ni la morale de ceux avec qui elle cherche à échanger. Ce qui ferait d'elle « une coquille sans âme » (l'expression employée étant particulièrement intéressante). On a là un parallèle avec la nouvelle « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » de Philip K. Dick, dont s'est très largement inspiré le film « Blade Runner » de Ridley Scott. Les Androïdes, copies parfaites des humains, juste dans les moindres détails, y sont décelés par leur manque d'empathie, grâce au test de Voight-Kampff, et notamment envers les animaux. Et effectivement, Orianna a sans doute quelques difficultés à se placer une barrière morale : elle s'interroge sur « Pourquoi ces hurlements ? », « Pourquoi meurent-ils sans cesse ? »...
La demoiselle mécanique est particulièrement attachante et touchante, dans ce sens où elle incarne une jeune fille perdue dans un univers qui lui est totalement étranger. Elle est la seule de son « espèce », tout en ayant de l'humain en elle. De celle qui lui a précédé, qu'elle a remplacée, de la fille de son créateur. Elle doit lutter entre ces deux penchants, la machine, froide et calculatrice et la flamme de vie, vacillante, du fantôme de cette Orianna si pleine de vie.
Et pour moi, le plus paradoxal est que la Sphère qu'a confectionné Covin Reveck pour la protéger, tend à lui faire perdre son humanité. L'automate le signale : « La Sphère est en colère. ». On sait que toutes deux communiquent, et il est bien probable que ce duo ferme Orianna à la compréhension des Hommes.
Pourtant, il reste de l'humain en elle. De ce qu'a placé le piltovien, cette chaleur née de son profond amour. J'imagine un spectre qu'elle perçoit sans toutefois ni le voir ni le comprendre. Elle sent une présence, elle sent la chaleur, mais ne parvient pas à l’interpréter. Elle questionne les Hommes, mais elle est trop maladroite. Alors elle se tourne vers la Sphère... Celle-ci est bien loin d'intégrer des « sentiments ». Je vois Orianna comme une création torturée, différente de celle qu'elle remplace, et se considérant de fait, imparfaite. Peut-être même comme un échec.
J'en reviens à l'expression de « coquille sans âme ». Je l'avais déjà mentionné, il s'agit de l'expression qui sert de titre à l’œuvre de Masamune Shirow, « Ghost inthe Shell ». Le « fantôme » dans la « coquille », dans l' « enveloppe ». Le « Ghost » est le terme qu'il emploie par définir la conscience et la personnalité d'un individu, en opposition à un simple programme informatique qui ne ferait que mimer ces caractéristiques.
Il y a un épisode marquant dans la série. Pour faire bref, on suit une petite équipe d'agents hyper-spécialisés et performants, appelé section 9 Sécurité Publique. Ceux-ci utilisent des machines dotées d'IA : les Tachikomas. Elles apparaissent bien vite plutôt exubérantes, mais n'ont pas été conçues comme des IA fortes... En revanche, au cours des missions, elles gagnent en indépendance et commencent à prendre leurs propres décisions. Le Major Kusanagi (personnage principal de la série), suspecte une défaillance et les envoie en maintenance. Il s’avéra que les machines avaient développé un Ghost !
Là où elles formaient un esprit collectif, elles possèdent maintenant aussi une individualité et la capacité de ressentir des émotions comme la peur de la mort ou la perte d'un proche. C'est pourquoi certains Tachikomas choisiront de se sacrifier pour protéger Batou (autre personnage emblématique de la série). On ne sait pas réellement comment elles en sont arrivées là, seulement que leurs relations avec Batou n'y sont pas pour rien. Elles ont, semble-t-il, évolué grâce à leurs expérimentations et au rapports humains.
J'en arrive au personnage de Blitzcrank. Celui-ci a été
conçu de manière à s'occuper de la maintenance de systèmes
particulièrement nocifs pour les humains. Il nous est donné le nom
de « procédés de recyclages », sans grands détails.
Or, nous savons que les zauniens se soucient très médiocrement de
leurs rejets franchement toxiques pour ne pas dire mortels.
Les savants notèrent qu'il s’attelait à sa tâche avec de plus en plus de réussite. Ils s'en félicitaient. En revanche de nouvelles interrogations se posèrent alors que le golem de vapeur évoluait bien plus qu'ils ne l'auraient imaginé. Cette faculté d'apprentissage avait élevé Blitzcrank en un individu conscient de sa propre existence. De toute évidence, il n'était plus une « simple » machine.
L’événement était suffisamment important pour que tout le gratin de la Cité se réunisse de manière à discuter du sort du robot pensant. Passées les palabres des uns et des autres revendiquant la paternité du projet, et même si elles ont eu une incidence importante pour Viktor... Il fut finalement décidé que Blitzcrank disposait effectivement d'une conscience, qu'il avait affirmé son individualité. Le conseil le déclara pleinement libre, non sans être influencé par l'opinion populaire. Tout comme les Tachikomas, d'une machine disposant d'une capacité de réflexion, il avait acquis un « ghost » de ses interactions et expériences.
Sorti au cinéma très récemment en France, le film « Her » de Spike Jonze, explore de façon très intéressante la thématique de l'éveil d'une IA. Il nous est présenté Theodore, au métier plutôt cocasse (je n'en dirai pas plus), mais surtout endurant une rupture difficile. Celui-ci, intrigué par une publicité, décide de se procurer un tout nouveau système d'exploitation présenté comme une IA douée d'apprentissage. Elle choisit le nom de Samantha, et surprendra Theodore par son esprit et la chaleur de sa voix... Jusqu'à le charmer, nouant ainsi un couple bien particulier.
De la Dystopie en Valoran !
Je souhaiterais parler d'un de mes films favoris, qui reprend cette
dernière idée, en étant moins dans l'exagération... En adoptant
une représentation plus crédible du problème, il en devient
d'autant plus épouvantable à mes yeux. Ce film est « Bienvenue à Gattaca », simplement « Gattaca » en
version originale. Le titre est une référence aux types de
nucléotides composant l'ADN : l'Adénine, la Cytosine,
la Guanine et la Thymine,
dont les initiales donnent « Gattaca ». On
sait donc déjà de quoi on risque d'y parler !
En réalité, il y a un doute même quant à la possibilité de distinguer ces deux types de fonctionnement. Comment dans les faits pourrait-on déterminer qu'une IA éprouve une conscience plutôt que de simuler les comportements qui lui seraient liés ? Tout en sachant qu'il s'agit d'un concept que l'on a déjà du mal à caractériser, alors le faire pour des êtres non-humains...
« Qu'est-ce que la mélancolie ?
Puis-je ressentir la
mélancolie ? »
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Il nous est dit de l'Orianna mécanique, qu'elle échoue dans ses rapports sociaux, car elle ne parvient à comprendre ni les sentiments, ni la morale de ceux avec qui elle cherche à échanger. Ce qui ferait d'elle « une coquille sans âme » (l'expression employée étant particulièrement intéressante). On a là un parallèle avec la nouvelle « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » de Philip K. Dick, dont s'est très largement inspiré le film « Blade Runner » de Ridley Scott. Les Androïdes, copies parfaites des humains, juste dans les moindres détails, y sont décelés par leur manque d'empathie, grâce au test de Voight-Kampff, et notamment envers les animaux. Et effectivement, Orianna a sans doute quelques difficultés à se placer une barrière morale : elle s'interroge sur « Pourquoi ces hurlements ? », « Pourquoi meurent-ils sans cesse ? »...
La demoiselle mécanique est particulièrement attachante et touchante, dans ce sens où elle incarne une jeune fille perdue dans un univers qui lui est totalement étranger. Elle est la seule de son « espèce », tout en ayant de l'humain en elle. De celle qui lui a précédé, qu'elle a remplacée, de la fille de son créateur. Elle doit lutter entre ces deux penchants, la machine, froide et calculatrice et la flamme de vie, vacillante, du fantôme de cette Orianna si pleine de vie.
Et pour moi, le plus paradoxal est que la Sphère qu'a confectionné Covin Reveck pour la protéger, tend à lui faire perdre son humanité. L'automate le signale : « La Sphère est en colère. ». On sait que toutes deux communiquent, et il est bien probable que ce duo ferme Orianna à la compréhension des Hommes.
Pourtant, il reste de l'humain en elle. De ce qu'a placé le piltovien, cette chaleur née de son profond amour. J'imagine un spectre qu'elle perçoit sans toutefois ni le voir ni le comprendre. Elle sent une présence, elle sent la chaleur, mais ne parvient pas à l’interpréter. Elle questionne les Hommes, mais elle est trop maladroite. Alors elle se tourne vers la Sphère... Celle-ci est bien loin d'intégrer des « sentiments ». Je vois Orianna comme une création torturée, différente de celle qu'elle remplace, et se considérant de fait, imparfaite. Peut-être même comme un échec.
« Euh... Patron ? Il y a comme une grooooosse blatte sur
la voie. Je fais quoi moi ? »
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J'en reviens à l'expression de « coquille sans âme ». Je l'avais déjà mentionné, il s'agit de l'expression qui sert de titre à l’œuvre de Masamune Shirow, « Ghost inthe Shell ». Le « fantôme » dans la « coquille », dans l' « enveloppe ». Le « Ghost » est le terme qu'il emploie par définir la conscience et la personnalité d'un individu, en opposition à un simple programme informatique qui ne ferait que mimer ces caractéristiques.
Il y a un épisode marquant dans la série. Pour faire bref, on suit une petite équipe d'agents hyper-spécialisés et performants, appelé section 9 Sécurité Publique. Ceux-ci utilisent des machines dotées d'IA : les Tachikomas. Elles apparaissent bien vite plutôt exubérantes, mais n'ont pas été conçues comme des IA fortes... En revanche, au cours des missions, elles gagnent en indépendance et commencent à prendre leurs propres décisions. Le Major Kusanagi (personnage principal de la série), suspecte une défaillance et les envoie en maintenance. Il s’avéra que les machines avaient développé un Ghost !
Là où elles formaient un esprit collectif, elles possèdent maintenant aussi une individualité et la capacité de ressentir des émotions comme la peur de la mort ou la perte d'un proche. C'est pourquoi certains Tachikomas choisiront de se sacrifier pour protéger Batou (autre personnage emblématique de la série). On ne sait pas réellement comment elles en sont arrivées là, seulement que leurs relations avec Batou n'y sont pas pour rien. Elles ont, semble-t-il, évolué grâce à leurs expérimentations et au rapports humains.
La demoiselle a peut-être des sentiments après tout ! |
Les savants notèrent qu'il s’attelait à sa tâche avec de plus en plus de réussite. Ils s'en félicitaient. En revanche de nouvelles interrogations se posèrent alors que le golem de vapeur évoluait bien plus qu'ils ne l'auraient imaginé. Cette faculté d'apprentissage avait élevé Blitzcrank en un individu conscient de sa propre existence. De toute évidence, il n'était plus une « simple » machine.
L’événement était suffisamment important pour que tout le gratin de la Cité se réunisse de manière à discuter du sort du robot pensant. Passées les palabres des uns et des autres revendiquant la paternité du projet, et même si elles ont eu une incidence importante pour Viktor... Il fut finalement décidé que Blitzcrank disposait effectivement d'une conscience, qu'il avait affirmé son individualité. Le conseil le déclara pleinement libre, non sans être influencé par l'opinion populaire. Tout comme les Tachikomas, d'une machine disposant d'une capacité de réflexion, il avait acquis un « ghost » de ses interactions et expériences.
Sorti au cinéma très récemment en France, le film « Her » de Spike Jonze, explore de façon très intéressante la thématique de l'éveil d'une IA. Il nous est présenté Theodore, au métier plutôt cocasse (je n'en dirai pas plus), mais surtout endurant une rupture difficile. Celui-ci, intrigué par une publicité, décide de se procurer un tout nouveau système d'exploitation présenté comme une IA douée d'apprentissage. Elle choisit le nom de Samantha, et surprendra Theodore par son esprit et la chaleur de sa voix... Jusqu'à le charmer, nouant ainsi un couple bien particulier.
Mais si je fais le parallèle avec
le film, c'est aussi parce qu'il traite du développement de l'IA.
Tout comme Samantha est importante dans la vie de Theodore,
et le remet sur les rails, lui l'est pour elle. Grâce à lui, au
partage de ses émotions, de son amour, elle évoluera. Ce n'est pas
uniquement la faculté d'apprentissage qui change les IA,
mais surtout leurs expériences auprès des êtres gardiens
d'émotions « vraies ».
Car pour les connaître, il faut certainement les avoir vues et
ressenties. Il serait difficile de les programmer...
Icare cyberpunk-ien, directement repris de Deux Es : Human Revolution |
De retour dans League of Legends, on a deux choses intrigantes
ici.
Premièrement, on comprend que les hommes cherchant l'amélioration
pour le biais de la machine tendent à se pervertir. Ils perdent une
part de leur humanité. Si on peut difficilement admettre la
bienveillance dans le boucher sanglant qu'était Urgot avant
sa mort, il est évident que depuis sa résurrection, il a perdu
l'étincelle d'humain qui lui restait. Quant à Viktor, il
prône désormais une conception de la vie qui a tout de dystopique.
La « Glorieuse Évolution » dit-il ? Je doute
qu'elle soit du goût de beaucoup.
Et secondement, les robots / machines / IA n'acquièrent leur
conscience que par le choc de la rencontre avec l'esprit humain.
C'est certainement ce qui fait défaut à Orianna, solitaire,
enfermée dans son monde illusoire...
La pop-culture semble nous enseigner que l' « être parfait »
naîtra d'abord en un individu humble, l'orgueil menant généralement
au pire des schémas dans la fiction. C'est aussi le mythe d'Icare
ou de Prométhée, maintes fois repris, sous
différentes formes.
Puis de la jonction entre deux modes de pensée et de raisonnement,
deux formes et visions de la vie. L'un organique, l'autre artificiel.
Ce sera aussi le thème du premier film Ghost in the Shell,
aboutissant une nouvelle fois par la fusion de deux esprits, humain
et artificiel.
Or, nous savons qu'Orianna possède une parcelle de l' « âme »
de sa prédécessrice en elle. Seulement, elle est d'une certaine
manière, comme « scellée ». Qui sait ce qu'il adviendra
d'elle, si un jour, elle s'éveille ?
De la Dystopie en Valoran !
Le transhumain est déjà là, les progrès sont visibles
partout ! La magie tend à disparaître (prochain sujet de
blog...?), l'avenir en Valoran semble éclatant, flamboyant !
Peut-être pas tant que ça... Tout l'article patauge gaiement dans
le cyberpunk, or la caractéristique principale de
celui-ci est avant tout qu'il définit un genre de dystopie.
Il dépeint un futur proche d'anticipation - on parle de quelques décennies -, particulièrement sombre et cruel. Et le monde de
League of Legends n'en est certainement exempté.
Les cyborgs conservent de jolies fesses dans le futur. Ouf. L'avenir du monde est sauf. |
Bon. Et qu'est-ce que la dystopie exactement ?
Comme son nom l'indique, elle intervient en opposition à l'utopie,
voire à une forme d'utopie, mais qui se révélerait
cauchemardesque. On dit « Méfiez-vous de vos souhaits. Ils
pourraient très bien se réaliser », le principe est proche.
Les auteurs employant généralement ce procédé de manière à
dénoncer une dérive sociétale, nous plaçant dans un récit
d'anticipation. Les plus connus sont sans doute « 1984 »
de George Orwell, et « Le Meilleur des Mondes »
d'Aldous Huxley. Dans le premier, Orwell nous dépeint un
régime autoritaire où la liberté d'expression n'existe plus, ses
citoyens en permanence sous l’œil inquisiteur de « Big
Brother ». Tandis que non sans ironie, Huxley nous
définit son « meilleur des mondes », comme une
société ayant choisit de contrôler la nativité en son sein, et
notamment la reproduction sexuée. Elle crée des classes d'homme au
potentiel intellectuel plus ou moins élevé en fonction de la caste qu'elles rejoindront. L'échelle allant des Alpha, l'élite
dirigeante, d'hommes, grands, forts, beaux et intelligents, aux Delta
/ Epsilon chargés des tâches les plus ingrates.
N'a pas l'air si enthousiaste d'aller sur Titan en fin de compte |
Dans un futur proche, la société a admis la possibilité du recours
à la modification du génotype des enfants. Nous sommes à
même de toucher à des caractéristiques physiques basiques comme la
taille, la couleur des cheveux, des yeux... Mais surtout de corriger
les éventuelles tares et maladies, de manière à donner toutes les
chances à l'enfant. L'eugénisme a corrompu la société entière,
les postes les plus importants sont réservés aux individus
« parfaits ».
Le héros est Vincent Freeman, enfant né naturellement, dit
« naturel » et donc de fait déficient dans ce
monde. Il a néanmoins pour rêve de voyager dans l'espace, chose
réservé aux gens au patrimoine génétique sans défaut. De manière
à le réaliser, il empruntera donc l'identité génétique d'un
autre... Et je n'en dirai pas plus !
La dystopie est toujours employée comme un avertissement, une crainte visualisé par l'auteur. Dans le cas de Gattaca, elle touche à notre nouvelle capacité de toucher au code génétique de nos semblables, et des risques que cela comporte. Tant que l'on est dans le médical, dans la « réparation », la manipulation génétique est légitime. En revanche toucher à des caractères physiques ou donner le choix du genre des enfants pourrait s'avérer désastreux à moyen terme.
Globalement, le cyberpunk pose le principe de sociétés qui tendent à créer des « castes » entre êtres humains. Ses acteurs seraient conditionnés dans leur vie, dès leur naissance, en fonction de leur origine. Un enfant naissant dans les plus basses couches n'aurait aucune possibilité d'en sortir car désavantagé par les plus riches ayant accès à tout ce que la technologie propose en matière d'amélioration.
Et c'est ici que l'on revient sur le positionnement des transhumanistes, stipulant qu'ils ne jouent aucun jeu politique. Seul l’épanouissement de l'espèce humaine importe. Sauf que dans les faits, on risquerait de scinder l'humanité en deux. Avec d'un côté les plus riches, les élites bénéficiant à leur guise de tous les progrès connus, et de l'autre les plus pauvres, rejetés par la société. Il est évident que la question de l'augmentation humaine prendrait une place primordiale dans la politique d'un système comme celui-ci...
On ressent la volonté de Riot Games que les joueurs
identifient la Cité-État de Zaun comme un monde de
déchéance, de folie et d'injustice où les pires ignominies sont
pratiquées sous couvert de progrès scientifiques. Elle semble être
un subtil mélange entre la Londres du XVIIIème, nappée dans
son smog charbonneux et une mégalopole futuriste sortie de
l'imaginaire de William Gibson. Autant dire, pas vraiment un
haut-lieu du tourisme. À moins bien évidemment d'apprécier les
relents nauséabonds et toxiques étouffant les niveaux les plus bas.
Une atmosphère à mi-chemin entre steam et cyberpunk !
Finalement toute cette laideur n'est que le reflet du fonctionnement d'une société qui se soucie guère de la morale. Dans laquelle la fin justifie toujours les moyens, à la grande satisfaction des esprits les plus retors qui la dirigent. Elle incarne la peur de l'homme envers les dérives de la science. Ainsi les créations zauniennes sont toujours présentées comme des abominations, et si ce n'est le cas, alors, elles se sont détournées du monde qui les a vu naître. Blitzcrank a choisi de voyager, Zac a réussi à s'échapper de l'emprise des autorités, tandis que Twitch semble militer contre les expérimentations douteuses menées au cœur de la Cité (par des nuits orageuses...?).
Toutes les recherches présentées sont en réalité des branches perverties et obscènes de la recherche scientifique. On souhaite créer un être vivant pour en faire une machine de guerre, on fait revenir les morts par de sombres procédés, ou encore, on améliore le corps en sacrifiant son humanité.
Comme souvent dans la fiction, on représente le « mal » par la laideur. Et dans le cas des zauniens, c'est exactement le cas. Le physique des grands savants correspond à ce qu'ils sont à l'intérieur : de pauvres hères à la noirceur profonde. Ainsi, les Mundo, Singed, Viktor et Warwick ont tous abandonné leur apparence d'être humain pour afficher leur ignominie.
D'aucuns prétendent qu'en réalité les progrès technologiques sont par essence mauvais. Ce cheminement vers la décadence et l'autodestruction est donc tout naturel. Ils prennent pour exemple les guerres mondiales du XXème siècle en pointant quelles ruines ont engendrés les nouvelles armes... Et le cataclysme nucléaire si redouté de la guerre froide. Les Hommes sont désormais capables, non seulement de laisser une marque indélébile sur le globe, mais même de le détruire ! Ces mêmes personnes prônent donc un retour aux sources simples de la vie.
Ce sont souvent des âmes religieuses... Qui oublient volontiers que de tout temps, il y a eu conflit. La nouvelle technologie ne donne que des opportunités à l'humain d’asseoir ses desseins, elle ne l'y inciter certainement pas. C'est l'homme qui pervertit les progrès scientifiques de manière à en obtenir des armes, certainement pas l'inverse. Il s'agit d'un concept souvent développé dans la fiction, comme par exemple dans « Le Château dans le Ciel » du Studio Ghibli. La science bâtit comme elle détruit, tout dépend comme elle est employée.
Une erreur d'appréciation, à mon sens, qui n'est pas commise dans l'univers de League of Legends. Car si effectivement Zaun est la caractérisation de toutes les dérives possibles d'une science sans éthique, elle est avant tout l'image de l'orgueil et la perversion humaine. Et surtout, il existe un penchant « lumineux », en celle qui est nommée « Cité du progrès » : Piltover.
On sent qu'il y plane un optimisme franc, partagé par tous ses citoyens. L'amplitude entre les classes sociales y est sans doute moins importante. Les recherches suivent un code moral, et même si certains dissimulent mal leur ego, ils restent néanmoins des personnes de conviction. Ziggs et Rumble, s'ils sont en marge de la société, ne bafouent pas ses codes outre-mesure. Ce sont des marginaux, certes, mais pas des « déviants ».
Ainsi, en Valoran s'oppose une vision pessimiste, résolument noire du futur, en la Cité de Zaun, et celle pleine d'espoir, de volonté et de lumière, de Piltover, la dystopie et l'utopie. Sans doute faudra-t-il donc en attendre plus de cette dernière en ce qui concerne l'avenir de l'Homme ou... Du vivant, dans toutes ses formes... ? Car il ne naît rien de bon de la mégalomanie. Même s'il subsiste une lueur au sein de la résistance menée par les déshérités plaidant leur cause en combattant comme champions...
Petite pensée particulière aussi à Orianna, qui a bien besoin de l'ouverture d'esprit et de la bienveillance des piltoviens pour l'accompagner. Pour la faire renaître. Comme la GlaDOS de Portal découvrant l'humaine, Caroline, qui était cachée, oubliée en elle...
Et pour conclure ce long billet, rien de mieux qu'une pensée aux artistes !
Alors, dans l'ordre d'apparition :
http://eliant.deviantart.com/ ; http://darkereve.deviantart.com/ ; http://orenji-kun.deviantart.com/
http://patryk-garrett.deviantart.com/ ; http://desmondwoot.deviantart.com/ ;
http://andrewryanart.deviantart.com/ ; http://summerset.deviantart.com/ ; http://r-tan.deviantart.com/
http://www.pixiv.net/member.php?id=1885392 ; http://chalii.deviantart.com/ ;
http://www.pixiv.net/member.php?id=855116 ; http://blog.naver.com/ecmsuite ;
http://spoonfishlee.deviantart.com/ ; http://txusjfuentes.deviantart.com/ ;
http://goottipoju.deviantart.com/ ; http://syntetyc.deviantart.com/
La dystopie est toujours employée comme un avertissement, une crainte visualisé par l'auteur. Dans le cas de Gattaca, elle touche à notre nouvelle capacité de toucher au code génétique de nos semblables, et des risques que cela comporte. Tant que l'on est dans le médical, dans la « réparation », la manipulation génétique est légitime. En revanche toucher à des caractères physiques ou donner le choix du genre des enfants pourrait s'avérer désastreux à moyen terme.
Globalement, le cyberpunk pose le principe de sociétés qui tendent à créer des « castes » entre êtres humains. Ses acteurs seraient conditionnés dans leur vie, dès leur naissance, en fonction de leur origine. Un enfant naissant dans les plus basses couches n'aurait aucune possibilité d'en sortir car désavantagé par les plus riches ayant accès à tout ce que la technologie propose en matière d'amélioration.
Et c'est ici que l'on revient sur le positionnement des transhumanistes, stipulant qu'ils ne jouent aucun jeu politique. Seul l’épanouissement de l'espèce humaine importe. Sauf que dans les faits, on risquerait de scinder l'humanité en deux. Avec d'un côté les plus riches, les élites bénéficiant à leur guise de tous les progrès connus, et de l'autre les plus pauvres, rejetés par la société. Il est évident que la question de l'augmentation humaine prendrait une place primordiale dans la politique d'un système comme celui-ci...
La marque de tes lunettes qui font de la lumière, s'il te plait? |
Finalement toute cette laideur n'est que le reflet du fonctionnement d'une société qui se soucie guère de la morale. Dans laquelle la fin justifie toujours les moyens, à la grande satisfaction des esprits les plus retors qui la dirigent. Elle incarne la peur de l'homme envers les dérives de la science. Ainsi les créations zauniennes sont toujours présentées comme des abominations, et si ce n'est le cas, alors, elles se sont détournées du monde qui les a vu naître. Blitzcrank a choisi de voyager, Zac a réussi à s'échapper de l'emprise des autorités, tandis que Twitch semble militer contre les expérimentations douteuses menées au cœur de la Cité (par des nuits orageuses...?).
Toutes les recherches présentées sont en réalité des branches perverties et obscènes de la recherche scientifique. On souhaite créer un être vivant pour en faire une machine de guerre, on fait revenir les morts par de sombres procédés, ou encore, on améliore le corps en sacrifiant son humanité.
Comme souvent dans la fiction, on représente le « mal » par la laideur. Et dans le cas des zauniens, c'est exactement le cas. Le physique des grands savants correspond à ce qu'ils sont à l'intérieur : de pauvres hères à la noirceur profonde. Ainsi, les Mundo, Singed, Viktor et Warwick ont tous abandonné leur apparence d'être humain pour afficher leur ignominie.
D'aucuns prétendent qu'en réalité les progrès technologiques sont par essence mauvais. Ce cheminement vers la décadence et l'autodestruction est donc tout naturel. Ils prennent pour exemple les guerres mondiales du XXème siècle en pointant quelles ruines ont engendrés les nouvelles armes... Et le cataclysme nucléaire si redouté de la guerre froide. Les Hommes sont désormais capables, non seulement de laisser une marque indélébile sur le globe, mais même de le détruire ! Ces mêmes personnes prônent donc un retour aux sources simples de la vie.
Ce sont souvent des âmes religieuses... Qui oublient volontiers que de tout temps, il y a eu conflit. La nouvelle technologie ne donne que des opportunités à l'humain d’asseoir ses desseins, elle ne l'y inciter certainement pas. C'est l'homme qui pervertit les progrès scientifiques de manière à en obtenir des armes, certainement pas l'inverse. Il s'agit d'un concept souvent développé dans la fiction, comme par exemple dans « Le Château dans le Ciel » du Studio Ghibli. La science bâtit comme elle détruit, tout dépend comme elle est employée.
Quel paysage de carte postale... Brrr. Ça fait rêver non? |
Une erreur d'appréciation, à mon sens, qui n'est pas commise dans l'univers de League of Legends. Car si effectivement Zaun est la caractérisation de toutes les dérives possibles d'une science sans éthique, elle est avant tout l'image de l'orgueil et la perversion humaine. Et surtout, il existe un penchant « lumineux », en celle qui est nommée « Cité du progrès » : Piltover.
On sent qu'il y plane un optimisme franc, partagé par tous ses citoyens. L'amplitude entre les classes sociales y est sans doute moins importante. Les recherches suivent un code moral, et même si certains dissimulent mal leur ego, ils restent néanmoins des personnes de conviction. Ziggs et Rumble, s'ils sont en marge de la société, ne bafouent pas ses codes outre-mesure. Ce sont des marginaux, certes, mais pas des « déviants ».
Ainsi, en Valoran s'oppose une vision pessimiste, résolument noire du futur, en la Cité de Zaun, et celle pleine d'espoir, de volonté et de lumière, de Piltover, la dystopie et l'utopie. Sans doute faudra-t-il donc en attendre plus de cette dernière en ce qui concerne l'avenir de l'Homme ou... Du vivant, dans toutes ses formes... ? Car il ne naît rien de bon de la mégalomanie. Même s'il subsiste une lueur au sein de la résistance menée par les déshérités plaidant leur cause en combattant comme champions...
Petite pensée particulière aussi à Orianna, qui a bien besoin de l'ouverture d'esprit et de la bienveillance des piltoviens pour l'accompagner. Pour la faire renaître. Comme la GlaDOS de Portal découvrant l'humaine, Caroline, qui était cachée, oubliée en elle...
Et pour conclure ce long billet, rien de mieux qu'une pensée aux artistes !
Alors, dans l'ordre d'apparition :
http://eliant.deviantart.com/ ; http://darkereve.deviantart.com/ ; http://orenji-kun.deviantart.com/
http://patryk-garrett.deviantart.com/ ; http://desmondwoot.deviantart.com/ ;
http://andrewryanart.deviantart.com/ ; http://summerset.deviantart.com/ ; http://r-tan.deviantart.com/
http://www.pixiv.net/member.php?id=1885392 ; http://chalii.deviantart.com/ ;
http://www.pixiv.net/member.php?id=855116 ; http://blog.naver.com/ecmsuite ;
http://spoonfishlee.deviantart.com/ ; http://txusjfuentes.deviantart.com/ ;
http://goottipoju.deviantart.com/ ; http://syntetyc.deviantart.com/