samedi 30 mars 2013

Le Code Jedi appliqué à League of Legends



Il n'y a pas d'émotion, il n'y a que la paix.
Il n'y a pas d'ignorance, il n'y a que la connaissance.
Il n'y a pas de passion, il n'y a que la sérénité.
Il n'y a pas de chaos, il n'y a que l'harmonie.
Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force.


Un peu d'musique !




  • Il n'y a pas d'émotion, il n'y a que la paix.

« Un invocateur ne doit jamais se laisser emporter par ses émotions, il doit rester pleinement maître de ses pensées et ses actions.
Ainsi jamais il n'agira sous le coup de la colère. Jamais son orgueil ne le piègera. »

Le joueur normal ne doit pas être un ordinateur, mais doit faire attention à ses réactions.
L'intelligence de jeu est très importante. Il est par exemple inutile de chase un champion adverse pendant 5 minutes juste parce qu'il lui reste 5 hp. C'est le meilleur moyen de se faire tuer bêtement.



  • Il n'y a pas d'ignorance, il n'y a que la connaissance.

« Tout chemin vers la connaissance doit être une finalité. L'invocateur, toujours, doit apprendre.
Car la connaissance est la clé de la compétence.
Ainsi jamais il ne reniera les sermons de pèlerins inconnus ; la sagesse a bien des visages. »

Le métagame et la mode de jeu n'est pas sacrosainte. Certains choses sont peut jouées non parce qu'elles sont nulles, mais juste parce qu'elles sont impopulaires.
Ne jamais penser que vous êtes supérieur à ceux avec qui vous jouez, il faut toujours se remettre en question.



  • Il n'y a pas de passion, il n'y a que la sérénité.

« Un invocateur ne doit pas céder à la passion. Tous sont ses frères, sont ses semblables.
Maudire un seul d'entre eux, serait tous les maudire, se maudire soi-même.
Seule la sérénité est la voix du sage. »

Ne jamais, au grand jamais céder à l'énervement. Ça n'apportera jamais rien de bon.
Dans le meilleur des cas, le joueur visé sera apeuré et jouera encore moins bien, dans le pire des cas il s'emportera lui aussi et tout ce que ça implique.



  • Il n'y a pas de chaos, il n'y a que l'harmonie.

« Le chaos est la petite mort qui mène à la défaite.
L'invocateur se doit d'œuvrer pour la cohésion de son groupe car chacun de ses membres est un outil vers la victoire.
Un groupe soudé est la plus dangereuse des armes. »

Vous êtes dans un jeu coopératif.
Ce qui fait la différence dans l'esport entre une bonne et une équipe incroyable, c'est l'entente entre ses membres.
Le niveau personnel est important, mais ce sont les combinaisons et les teamfights qui font gagner la majorité des parties.



  • Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force.

« La mort n'est pas la fin, elle est encore moins une fatalité.
Le sacrifice peut servir le bien de tous, tandis que la peur de la mort peut tout faire perdre. »

Mourir n'est pas catastrophique. Et peut même être utile !
Par contre hésiter peut causer la mort de tout un groupe. Ne soyez pas trop téméraire, mais quand vous agissez, agissez.
Il n'y a rien de plus frustrant de voir un coéquipier hésiter puis de perdre une occasion.



Voilà.
Libre à vous de suivre ou non ce Code.
C'est plus ou moins le mien, mais l'important est que vous trouviez le vôtre pour une meilleure entente entre les joueurs. Vous êtes condamnés à partager avec d'autres après tout !

Yoda Yordle approuve ce billet.



Ecrit fin 2012.
Copié sur le blog simplement pour en conserver une trace.

samedi 16 mars 2013

Le Néant : horreurs lovecraftiennes et autres cauchemars venus des étoiles...


Salut, salut,

Nouveau billet, nouveau sujet.
Et aujourd'hui je m'intéresserai à ces bêtes immondes qui doivent hanter les rêves des jeunes enfants de Valoran.

À la fois méconnues et redoutées, elles apparaissent comme un mythe terrifiant que l'on préfère taire. Et pourtant elles sont bien là, rôdant dans les ténèbres infinies, attendant que leur heure vienne enfin...
Car le Temps de l'Ombre et des Crocs est tout près, le prophète dément l'affirme. Elles arrivent...

Les créatures du Néant approchent !

« Dans sa demeure de R'lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant. »

Et déjà, s'il y a un parallèle aussi évident qu'important à faire, ce sera avec l'œuvre de M. Lovecraft et son cercle d'amis auteurs. Les fondateurs du Mythe de Cthulhu, entité intemporelle à la fois divine et monstrueuse.



H.P. Lovecraft et le Mythe de Cthulhu

Là vous vous dites : « Eh beh. Quelques lignes et déjà trois mentions à Lovecraft ! ». De quatre du coup... Oui, surtout car il est rare qu'un auteur puisse être si représentatif de son œuvre. D'ailleurs je pense qu'il serait bon de rapidement parler de lui pour bien comprendre ce que sont ses nouvelles horrifiques. Je le rappelle, elles lui sont étrangement personnelles, et quand on connait sa vie et sa personnalité, on comprend aisément pourquoi.

                                                                           Bon, donc en faisant vite :
Lovecraft et ses cauchemars.
Howard Philips Lovecraft a vécu début XXème siècle, il y placera l'action de la majeure partie de ses nouvelles. C'est manifestement une période qu'il affectionnait, passionné par l'essor de la science à cette époque.
Dès l'enfance, il s’avéra surdoué. Il dévorait les romans de la maison, particulièrement poussé par son grand-père, qui lui fera lire Les Mille et Une Nuits par exemple. Et à l'âge de six ans, il écrit son premier conte : La petite bouteille de verre. Il se découvrit aussi un intérêt pour l'astronomie. À neuf ans, il écrira une dépêche scientifique qu'il essaiera de vendre en porte à porte.
Seulement, de part ses récurrents problèmes de santé et / ou sa forte personnalité, il ne parvint jamais à s'intégrer en société. Il ne rentra à l'école qu'à l'âge de huit pour en sortir bien vite.
Tout au long de sa vie, il subit de violentes terreurs nocturnes. Particulièrement effroyables et impressionnantes, elles auront une incidence évidente sur sa vie. Il s'en inspirera régulièrement pour ses contes et créatures.
Si de son vivant il n'a pas acquit une importante notoriété du public, il aura en revanche conquit un groupe d'auteurs et d'amis avec qui il échangera par nouvelles interposées. Ainsi si la paternité du Mythe de Cthulhu lui revient, une foule d'auteurs s'y sont greffés par la suite. Il entretiendra aussi une correspondance spectaculaire avec certains d'entre eux de part quelques 80.000 lettres, n'ayant rien de comparable à la longueur d'un SMS !
Malheureusement sa vie tourmentée aura aussi été bien (trop) courte. Une longue maladie l'emporta à ses 46 ans.

Ses histoires lui ont toutefois survécu et sont devenues extrêmement populaires et reconnues. Des noms comme « Cthulhu » et « Necronomicon » sont régulièrement employés dans la culture populaire, tandis que « Lovecraft » est même devenu un adjectif, au même titre que des noms comme « Kafka » ou « Machiavel ».
Aujourd'hui les plus grands auteurs se réfèrent à ses travaux. Il n'est donc guère étonnant de trouver du Lovecraft ici et là.



Le Mythe dans la culture

Cthulhu est la créature emblématique des écrits autour du Mythe. Elle apparaît pour la première fois dans une nouvelle nommée L'Appel de Cthulhu. Je ne vous ferai pas l'affront de la résumer, vous la trouverez sans grande difficulté. Et aussi parce qu'il faut la lire, tout simplement. Elle est courte et passionnante, tout à fait caractéristique de l'ambiance, l'atmosphère à la fois séduisante et dérangeante de ces histoires.

L'être y est décrit comme « un monstre vaguement anthropoïde, mais dont la tête en forme de pieuvre serait une masse de tentacules, son corps caoutchouteux couvert d'écailles et les pattes avant et arrière munies de griffes prodigieuses, de longues ailes étroites surgiraient de son dos ». Lovecraft ne souhaitait pas que l'on puisse poser une image sur ses créatures et même son nom n'aurait pas de prononciation clairement définie : c'était un être qui devait dépasser l'entendement d'un « simple » humain repoussant les limites de ce qu'il pouvait croire et comprendre. Ce qu'il nommerait un « Grand Ancien ».
Les hommes succomberaient ainsi à la folie alors qu'ils prendraient connaissance de l'horreur qui les entoure, ou plutôt qui dans son immensité pouvait les engloutir. Lovecraft nous soumet à une logique qui nous dépasse et qui nous effraie, où nous ne serions rien de plus que des fourmis en face d'entités qui auraient voyagé parmi les astres des milliards d'années auparavant.

On connait le penchant masochiste des gens à vouloir se faire peur, le « culte » a pris de l'ampleur avec les premiers jeux de rôle et la démocratisation des univers de fantasy. Avant L'Appel de Cthulhu (le jeu de rôle), déjà l'univers de Donjons et Dragons a récupéré sa créature lovecraftienne, et fortement inspirée de notre ami géant à visage de pieuvre : le Flagelleur Mental, ou Ilithid.
D'aspect physique le rapport est évident, les personnage partagent ce visage de céphalopode caractéristique. Mais surtout il a un particularité de manipuler le mental de ses adversaires, pouvoir que l'on accorde aux Grands Anciens, ils s'amusent aussi des joutes d'êtres inférieurs qu'ils organisent avec les esclaves capturés.
Ce monstre a dû connaître un certain succès, sans doute à cause de la fourberie extrême de son fonctionnement. Il n'est jamais très agréable de voir son personnage sombrer dans le coma avant de se faire absorber la cervelle... Toujours est-il qu'il a ensuite été à nouveau adopté dans de nombreux univers, comme la série des Final Fantasy où il est un adversaire récurrent au même titre que le Béhémoth ou le Pampa, mais plus récemment aussi dans Demon's Souls, où on peut les trouver arpentant les couloirs nimbés d'une couleur verdâtre déroutante (autre référence à la cité R'lyeh où rêve Cthulhu?) de la Tour de Latria.
On trouve aujourd'hui facilement du Cthulhu dans de nombreux média donc.

Horreur de ces trucs dans Baldur's Gate !

Il n'est pas illogique d'en dénicher dans League of Legends (Oui, l'introduction est finie). Après tout, le jeu est gigantesque gloubi-boulga de clins d'œil en tout genre. Et vous l'aurez compris, il faut regarder du coté du Néant...



Les Prophètes lovecraftiens de League of Legends

Toutes les apocalypses ont leur prémices et autres signes avant-coureurs, et généralement rares sont ceux qui savent les discerner, qui plus est ces derniers sont souvent pris pour des alarmistes fous. C'est une thématique fréquente dans les médias populaires. Dernièrement la série Mass Effect, par exemple, a beaucoup joué dessus, avec ce pauvre Shepard qui jusqu'au bout aura tenté de convaincre que les Moissonneurs arrivaient et qu'il fallait s'y préparer...
Dans LoL, deux personnages partagent ce rôle, et de différentes manières : Kassadin et Malzahar.


Kassa-tête-de-poulpe !
Kassadin partage beaucoup avec le narrateur de L'Appel de Cthulhu. Avant d'être balafré par le pouvoir du Néant, il devait être explorateur ou érudit. Il a recueilli des brides d'informations pour finalement trouver Icathia la perdue, source du mal. Et dans la cité « cyclopéenne et décrépite », il découvrit des horreurs qui le changèrent à jamais...
Il s'agit donc d'un thème très proche de celui de la nouvelle. Un homme qui étrangement attiré pousse ses recherches jusqu'à une vérité inconcevable qui lui infligera une marque mentale, d'effroi, indélébile (physique même dans LoL). A ceci près qu'au contraire du personnage de Lovecraft qui préférera enterrer ce qu'il a trouvé, espérant que jamais l'humanité ne réveillera à nouveau celui qui rêve, Kassadin lui, se fera pour mission de prévenir le monde des horreurs qui se terrent dans le Néant.
Plus discutable, je vois aussi un lien physique entre Cthulhu et lui : les tuyaux de son masque. Ils font étrangement penser à des tentacules... Et sont positionnés au niveau de la bouche. Plus généralement son masque fait beaucoup penser à une pieuvre ou une seiche... Mais peut être n'est-ce qu'une coïncidence !
Kassadin a aussi eu l'honneur de recevoir un skin « des profondeurs », or on sait que le Grand Ancien y est associé. Nouvelle coïncidence?


Si les deux personnages ont été touchés par le Néant, alors que Kassadin l'aura vécu comme un supplice innommable, Malzahar aura plutôt été fasciné par le pouvoir sans commune mesure qui émane de cet abîme d'une noirceur infinie.
Mais avant de parler du Prophète du Néant, il faut que je fasse un point sur le Necronomicon...


Un film avec Hitler ranimé avec
ce grimoire, ce serait sympa non?
Le Necronomicon est un tome de sorcellerie ou nécromancie fictif, dont le nom grecque signifierait quelque chose comme « choses ayant trait aux coutumes, pratiques ou lois de la mort ». Il est fréquemment mentionné dans les nouvelles de Lovecraft. Il donne un certain lien à toutes ces histoires de faits étranges qui sont contées.
Il est devenu avec Cthulhu, une marque et clé de l'univers de l'auteur, si bien que lui aussi, on le retrouve un peu partout. Que ce soit dans les films, avec les films Evil Dead, ou les jeux vidéos Tales of Symphonia, Final Fantasy IX... Mais surtout Alone in the Dark où l'on peut même lire les fameux vers : « N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au long des ères peut mourir même la mort ». Bien sûr il apparaît aussi dans LoL sous le nom « Morellonomicon ». Si certains doutaient encore de la nature maléfique du Game Designer...
Il serait un ouvrage extrêmement puissant et dangereux, susceptible de pervertir ceux qui auraient l'audace de le parcourir. Car il est baigné d'une sombre magie mêlée à la folie de son auteur, l'arabe dément Abdul Al-Hazrad.

A partir d'ici, on peut faire un rapprochement intéressant entre ce que l'on sait de l'arabe et de Malzahar. Ils eurent tout deux une vie similaire, savant et magiciens ils voyagèrent dans le désert dans une quête obscur, comme s'ils étaient appelés. Chose amusante d'ailleurs, il est dit que Malzahar avait des visions dans ses rêves, il ne serait pas étonnant que ce soit encore une référence à Cthulhu qui dans la nouvelle apparaît simultanément dans les rêves de nombreux artistes...
Tout deux étudièrent d'anciennes cités perdues et oubliées de tous, et y eurent une révélation. Adbul Al-Hazrad écrivit le Necronomicon, et fut par la suite englouti par un mal d'origine inconnue, « dévoré en plein jour par quelque démon invisible ». Malzahar se vit émissaire de ce « Néant » qui avalerait le monde...
Le design du Prophète du Néant n'est certainement pas anodin non plus. Il se positionne dans un contexte très proche de celui de l'arabe dément, le moyen-orient du VIIIième siècle. Et, détail intrigant, son nom a longtemps été « Al'Zahar », une sonorité assez proche de son alter-ego! Ça ne me surprendrait pas que l'on apprenne qu'il est l'auteur du Morellonomicon.




Les rejetons du Néant et engeances de toute griffe

Paradoxalement, si l'on rentre en plein de le sujet, on s'éloignera en revanche de l'univers de Lovecraft. Effectivement, si elles existent, les références qui lui sont faites sont moins évidentes. On notera par exemple les noms qui sont donnés aux « monstres » du Néant, toujours constitués de deux parties et d'une sonorité inhabituelle. Il est fortement probable que ce soit un clin d'œil aux Dieux Anciens, on peut citer « Yog-Sothoth » à titre d'exemple... Après, il faut savoir que c'est un système aussi employé par Blizzard pour désigner ses propres Grands Anciens (appelés « Antiques » dans Warcraft III). On retrouve ainsi C'thun et Yogg'Saron dans World of Warcraft, des êtes qui ont tout de lovecraftien ! Alors il n'est jamais évident de savoir ce qui est une référence à quoi, à vous d'en juger !

Même comme ça, Kog reste mignon. Quant à Kha'zix... Il reste Kha'zix.

Les créatures du Néant ne sont pas connues pour les tourments psychiques qu'elles infligent non plus. Je suppose que c'était plus une question de game design qu'autre chose en réalité. Il ne devait pas être bien évident de retranscrire ça en une mécanique de jeu intéressante. Le seul champion qui joue sur cet aspect psychologique est Nocturne, et il n'a pas grand chose en commun avec le Néant si ce n'est l'apparence.

Toutefois, toutes partagent un appétit et / ou une férocité sans égal.
On retombe dans un thème très fréquent... Celui des extraterrestres pléthoriques qui dévorent des mondes entiers ! Depuis Alien, ces bestioles sont à l'honneur. On retrouve maintenant les « cafards» de Starship Troopers, Warhammer 40.000 et ses Tyranides, Starcraft et ses Zergs...
Et donc LoL et le Néant !

Je ne vais pas m'attarder sur chacun de ces titres, mais vais plutôt faire un petit descriptif de tout ce que j'ai pu remarquer sur chaque bestiole, l'une après l'autre.
Comme d'habitude je ne serai pas exhaustif, et certains points seront discutables, à vous de trier !











Ce sera très court, car on ne sait pas grand chose sur Cho'gath. Il ne fait pas partie du tout premier groupe de champions, mais pas loin. Sachant que contrairement à certains (Jax, Teemo, Fiddlestick...) son histoire n'a pas été remaniée, il n'est pas très étonnant qu'elle soit si sommaire. Elle est cependant suffisante pour faire le lien avec sa source lovecraftienne... Chose renforcée par son nom qui phonétiquement ressemble beaucoup avec les « Shoggoths », monstres qui ont servi d'ouvriers aux Grands Anciens. Peu de points communs autrement, si ce n'est qu'ils peuvent atteindre une taille impressionnante.

Imaginez le french kiss entre
deux Cho'gath... Beuh !
C'est peut être la seule caractéristique que l'on connait de Cho'gath : sa faim insatiable qui assouvie, accroît démesurément son calibre pourtant déjà imposant. On ne sait pas vraiment s'il se nourrit par instinct / besoin, par simple plaisir ou s'il a un but plus profond.

Encore une fois, on ne peut malheureusement pas dire grand chose de lui...
Deux choses remarquables par contre. Sa tête cornu est vraiment similaire à celle de Violator, personnage de la série de comics Spawn. Et... Peut être une chose que peu de personnes ont remarqué, l'icône du « Festin » semble indiquer que Cho'gath a une seconde mâchoire, à la manière des xénomorphes de la saga Alien.












On a déjà un peu plus d'informations sur Kog'maw. Il est arrivé peu après Malzahar alors que la communauté réclamait un nouveau monstre.
Il partage la gloutonnerie de Cho'gath mais est aussi animé d'une grande curiosité pour tout ce qui l'entoure. C'est sans doute ce que les character designers ont voulu illustrer avec ses multiples yeux qui bougent dans tous les sens.

Je me suis demandé comment il pouvait se nourrir, il n'est pas franchement équipé pour ça après tout. Il n'a pas la denture adaptée, alors comment fait-il?
On sait qu'il crache une substance verte extrêmement corrosive, peut être l'utilise-t-il pour changer ses proies en une sorte de bouillie avant de les avaler. Les araignées fonctionnent un peu de cette manière. Elles injectent des enzymes digestives directement dans le corps de leur victime, et « sucent » ensuite la substance nutritive.
Ce qui est amusant aussi c'est que l'on peut à nouveau mentionner les aliens. Leur « sang » est composé de ce qu'ils appellent un « acide moléculaire », ce qui les rend donc d'autant plus dangereux que les blesser peut déclencher des projections d'acide susceptibles de ronger peaux et métaux... Particulièrement gênant lorsqu'on est à bord d'un vaisseau spatial lui-même dans l'espace !
Il y a une bonne chance pour que cet acide ait inspiré les développeurs. D'ailleurs Kog, comme les aliens utilise cette substance corrosive comme « moyen de défense » (enfin plus tellement puisque ça ne se déclenche qu'à sa mort). Il pourrait aussi y avoir un rapport avec les « chancres » (banelings) Zerg, qui se comportent comme des kamikazes et / ou les « cafards » (roachs) qui crachent une sorte d'acide.

Et ça butine quel genre de fleur?
Physiquement Kog'maw n'est pas grand chose d'autre qu'une gueule sur pattes. Ce n'est sans doute pas un hasard que dans son nom on retrouve le mot « maw » qui signifie « gueule » en français.
Il a de petite pattes et de minuscules bras quasiment atrophiés, un peu à la manière des tyrannosaures. Et dans la gueule, une sorte de « trompe » ornée de petites dents qui lui permet de projeter sa bave sur de grandes distances. Personnellement, la gueule ouverte, il me fait beaucoup penser aux vers des sables de la saga Dune, de Frank Herbert.
A mon sens il n'est rien d'autre qu'une grosse chenille évoluée. Sa forme est grotesque, on se demanderait presque comme ses pattes peuvent supporter sa masse, et il ne vit apparemment que pour se nourrir. Ça me semble confirmé par l'existence de son skin « monarque », célèbres papillons nord-américain migrateur qui se retrouvent par millions dans un faible espace géographique. A titre personnel, je trouve que ça colle bien à l'idée de la créature curieuse et pleine d'entrain qu'est Kog. Au passage, il était fréquent qu'on le voit avec des papillons, comme s'il les regardait avec envie...












Kha'zix apparaît principalement comme un antagoniste à Rengar. Tout dans son histoire ne sert qu'à le mettre en relation avec le « fier traqueur ». Soyons directs, autant qu'ils le sont chez Riot, il s'agit d'une référence à Alien vs Predator. Kha'zix l'Alien et Rengar le Predator. Et au cas où certains n'auraient pas saisi, ils ont cru bon de leur ajouter un passif secret de manière à seller leur rivalité.
Si selon à un certain moment de la partie et selon des circonstances bien précises, l'un tue l'autre, alors il recevra un bonus conséquent.  

Si d'entrée de jeu la bestiole est définie comme un alien, il a en revanche ses particularités. Son aspect physique n'a pas grand chose de comparable, si ce n'est vaguement au niveau de sa tête... Mais il n'a pas les caractéristiques-types des xénomorphes : une allure humanoïde avec une longue queue qui double sa taille, et une longue boite crânienne qui semble protégée par un dôme translucide.
Alors que les aliens tuent par instincts et dans un but de préservation de l'espèce, Kha'zix semble poursuivre un but plus orgueilleux : achever son évolution pour devenir l'être parfait.
Par contre ici on retombe sur une thématique de la franchise Alien : « la forme de vie parfaite ». Dès le premier film, Ash qualifie le huitième passager en ces termes. Et plus tard, la compagnie Weyland cherchera à exploiter ces êtres...

Riot Games semble avoir donné sa propre vision du « prédateur ultime » avec Kha'zix. Ils ont fait un assemblage de diverses bestioles façon monstre de Frankenstein. Alors là, on a beaucoup d'éléments empruntés à droite, à gauche. Sans doute pas mal que je n'ai pas vu d'ailleurs..
Ça ne peut qu'être l'œuvre d'un esprit malade !
Tout d'abord, je pense qu'il faut mentionner le Lictor Tyranide de l'univers de Warhammer 40.000. Les Tyranides sont des êtres qui traversent les galaxies en vidant des mondes entiers de toute vie, absorbant toute la bio-masse des planètes pour les laisser exsangues. Ce sont des animaux, ils agissent uniquement par instinct, c'est dans leur nature. On connait très bien les criquets pèlerins ou les fourmis légionnaires qui agissent aussi de cette manière. Bref. Les Lictors sont des prédateurs isolés, ce sont des traqueurs-tueurs qui usent de leur capacité de camouflage pour surprendre leurs victimes. En ça ils correspondent bien à Kha'zix. Plus généralement leur silhouette et leur membres supérieurs y font beaucoup penser aussi.
Mais c'est surtout car vraisemblablement tout deux ont été inspiré par les Mantes Religieuses. Ils ont une morphologie assez proche et partagent ces mêmes membres avant : les « Ravisseuses » capables de se replier et de se détendre très rapidement, sans parler du fait qu'elles peuvent se confondre avec leur environnement... Il faut noter que Kha'zix dispose aussi de paires d'ailes qui ont tout de la mante.
Petites choses aussi, la capacité de projections d'épines n'est pas sans rappeler les « hydralisks » Zerg. Tandis que ses pattes, et surtout ses griffes font penser à celles d'un vélociraptor. J'en connais qui ont fait des cauchemars de Jurassic Park ! Enfin, sa tête rappelle celle d'un alien, peut être d'une reine, mais sans qu'elle ne soit particulièrement allongée.


En tout cas, il est amusant de noter comme les trois « néantins », comme ils sont appelés, ont tous certaines similarités avec les xénomorphes. Mais pas seulement... Des clins d'œil plus ou moins évidents avec de nombreuses créatures sorties d'univers hétéroclites, mais aussi liées par un trop plein de griffes et de crocs.
Il y a autre chose de remarquable : Toutes viennent d'un espace lointain. Et je ne sais pas si vous en souvenez, mais j'ai écrit que H.P. Lovecraft (oui on y revient) était passionné d'astronomie. Malheureusement à cause d'une difficulté dans les mathématiques, il n'a jamais pu faire de hautes études dans ce domaine. Il tentera de soigner cette blessure à sa fierté en faisant venir ses horreurs cauchemardesques des étoiles...
Or si l'on sait que le Néant est associé à Lovecraft, ce pourrait-il alors qu'il le soit à l'espace? Après tout qu'est-ce qui défini le mieux le Néant que ce qui compose l'essentiel de ce lieu obscur et froid qu'est l'espace infini?
Nos trois bestioles seraient-elles des extraterrestres?



Merci d'avoir lu !
Je rappelle que l'essentiel des images que j'utilise provient de DeviantArt. Voici donc la page des artistes, par ordre d'apparition, merci à eux :



mercredi 13 mars 2013

Va Nidalee Prédatrice de demain, libère le monde de la terreur des monstrorenards !

Salut, salut,

Nouveau patch ce matin, légère amélioration du prochain skin de Nidalee...
Je me suis dit que vous seriez peut être intéressés par une petite présentation, même si, forcément, elle ne sera pas très objective. Fanboïsme oblige hein.

C'est ça, bombe fièrement le torse Nidalee !

Les couleurs ont changé, la peau me semble plus détaillée et légèrement plus colorée. Je n'ai pas augmenté la saturation de mon écran ou de l'image.

L'armure penche maintenant sur le vert métallisé. Les effets de lumière passe du bleu au vert fluo.
Ils ont ajouté un effet de particules (lumières / effets spéciaux et autres) au javelot, il brille donc.
Ils ont aussi changé son gantelet... On dirait quelque chose à la Stargate !

Je préfère décidément cette mouture verte à la noire et bleue, qui était à mon sens plus terne, plus tristounette.
Je soupçonne que le splash a modifié leurs plans en cours de route, et qu'ils ont modifié les textures parce qu'ils étaient plus satisfait du vert... Mais c'est une supposition !

Remarquez le crâne à la ceinture, une vraie prédatrice !



Quant à la forme de chat...
Ma foi on n'aime ou on n'aime pas. Pas de doute. Ça changera vraiment de ce qu'on a l'habitude de voir.
Elle ne me déplaît pas en tout cas.

L'effet de particules du bond est plutôt joli.


Ils ont aussi pas mal travaillé sur les effets de particules.
Le Javelot une fois lancé prend une teinte rouge sang, de même que le buff de vitesse d'attaque.
Le Bond du chat est réussi... Et la changement de forme avec cette hélice d'ADN est une idée sympathique je trouve !
Ah et, bien sûr le piège est différent...

Un peu d'lumière pour mettre en valeur... Merci Valérie Damidot !


J'ajouterai que pas mal d'effets sonore ont été remplacé, notamment pour la forme de chat.
Le passage de forme et le saut surtout sont bien différents et audibles. Les autres (s'il y en a) sont plus discrets.


Pour l'instant on ne sait pas s'il s'agit d'une version finale. Sans doute pas. Je me demande s'ils lui feront de nouvelles voix en l'occasion...
Et si c'était le cas, on pourrait s'attendre à ce que le skin soit légendaire. Ce qui n'est pas une bonne chose pour le porte-monnaie pour deux raisons :
- Deux fois plus cher
- Pas de promo, jamais !

En tout cas en l'état je le trouve franchement pas mal.
Le splash est très joli, le skin est plutôt original et bien rendu.
Après encore une fois, en ce qui concerne Nidalee, je suis bon public. 

jeudi 7 mars 2013

La Nidalee nouvelle est arrivée !

Et ouais, c'est tombé hier soir...
Un nouveau splash de Nidalee sur le PBE !

Le filet sur les fesses, du meilleur effet j'vous l'dis !
Il est nommé Nidalee headhunter. Il s'inscrit dans dans la lignée ouverte par Yi il y a quelques temps...
Mais la référence est nettement moins subtile cette fois !

Je crois que vous aurez reconnu le Predator !
Décidément il est à l'honneur chez Riot Games. Surtout après Rengar.

Chasser ou être chassé, telle est la vérité.

Pas mal d'indices sur sa parenté.

D'abord, son design « HighTech » en restant « tribal », c'est assez caractéristique. Les designers avaient certainement voulu faire d'eux des chasseurs millénaires, et qu'on les reconnaissent aisément comme tel. Ce qui par ailleurs n'est pas très logique pour une espèce qui n'a jamais fréquenté d'humains... Oui parce qu'on sait très bien que la culture produit des choses totalement différentes et qu'une courte distance géographique suffit amplement...
Bref.

La coiffure de Nidalee, aussi... Ses « dreadlocks » font immédiatement penser aux Predators.

On note aussi qu'elle dispose manifestement d'un bracelet de commandes à sa main droite. On aperçoit des boutons. Comme les extraterrestres encore une fois. C'est de cette manière qu'ils déclenchent leur gadgets.

Sa lance fait beaucoup penser aux armes télescopiques qu'ils utilisent. D'ailleurs, au vu de sa forme, il est possible qu'elle le soit aussi...
Plus généralement son design concorde !

Enfin, du moins de ce que j'ai noté... Une marque sur son front qui remplace le joyau.
Elle ressemble étrangement aux marques que font les Predators sur leur masque avec le sang des Aliens qu'ils ont tué. Ce serait une sorte de rite d'initiation chez eux. Ce qui signifierait que Nidalee l'ait déjà passé avec succès !


En tout cas, voilà qui la rapproche un peu plus de Rengar.
Si tout deux sont des Yautja (le nom de l'espèce des Predators)... Alors ils sont fait l'un pour l'autre !
Ce n'est pas grave, je reste en supplément, ça me convient.


Pour l'instant on n'en sait pas encore beaucoup...
Pas de modèle graphique, pas de forme de chat... Quoique... On peut l'apercevoir sur le splash.
L'arrière de la tête ne vous fait pas penser à... Un Alien?!

Ce ne serait pas classe ça dites-moi?

mercredi 6 mars 2013

LoLcraft III / WarLoL III ?

Salut, salut,

Pas très productive cette journée.
Je ne sais pas pourquoi je suis un peu retombé dans Warcraft III d'un coup. J'avais vraiment adoré la campagne. La narration était bien fichue, le scénario plein de rebondissements !

Bref. Il n'est pas très difficile de trouver des points communs entre League of Legends et Warcraft, que ce soit dans l'univers, dans ses personnes, sa pâte graphique et même son interface.
Après tout c'est plutôt logique, LoL n'est rien d'autre que le petit frère de DotA, mod de Warcraft III. Les personnes qui ont participé à sa réalisation sont fans de la licence de Blizzard... D'ailleurs, il y a même d'anciens de la boite chez Riot Games.
Donc voilà, la paternité n'est absolument pas camouflée, bien au contraire.

Tout ça pour dire que je me suis demandé ce que pourrait donner un mélange des deux univers.
Plus précisément, qu'est-ce qu'il se passerait si l'on mettait les personnages de LoL à la place de ceux de Warcraft III?

Quelques exemples de scènes cultes :

Rhalala, quelle claque graphique c'était à l'époque ! Et dès l'introduction ! Piouf.

Mais que voulait-il dire par là...?

Beaucoup de gens retiendront ce passage précis. Mais moi j'ai toujours eu une préférence pour les Orcs...
(Et oui je sais, j'ai choisis de mettre un portrait de Garen parce que ça collait mieux... Et je me suis planté sur le "III" !)


Et surtout, je dirais, une mission particulièrement forte, où l'on commence à comprendre à quel point Arthas / Jarvan IV était atteint par le Fléau...
Stratholme !
Une mission sordide quand on y pense pour tout ce qu'elle impliquait, mais assez marrante à jouer dans les faits !
Dommage qu'avec World of Warcraft ils n'en aient fait qu'une instance rébarbative. Ce n'était pas lui rendre honneur.



Aah, elle était mignonne et intelligente Jaïna. Encore un personnage qu'ils auront délaissé dans WoW...


En tout cas si vous avez des propositions de champions pour remplacer des personnages que vous avez aimé...
Ou que vous avez des anecdotes sur Warcraft III ou les précédents...
N'hésitez pas !

dimanche 3 mars 2013

Ahri et la symbolique du renard


Salut, salut,

Nouveau billet...
Et cette fois il sera question de faire tomber les masques !

Elle a de très nombreux adeptes, séduits, endoctrinés ou les deux, sous son joug ; ils sont incapables de se soustraire à sa beauté. Car ne vous y trompez pas, elle est tout aussi tentatrice que prédatrice. Je vous parle de...

Ahri, la renarde aux neuf queues !

« Ne me faites-vous pas confiance? »

Il sera principalement question ici des mythes du monde ayant pour objet le renard, et principalement ceux venant du lointain orient, dont Ahri est directement issue.
Parce qu'un peu à la manière de Wukong, tout droit sorti du Voyage en Occident, Ahri est une retranscription des contes et légendes dans l'univers de la League.




Rusées comme des renardes,

En vérité, il s'agit d'une expression assez représentative de la conception populaire de ce qui définit un renard. Mais ce qui est particulièrement notable, c'est qu'elle est commune à des folklores qui ne sont pourtant en rien semblables. Ainsi donc occidentaux et asiatiques s'accordent à qualifier le renard comme un animal rusé, sournois et manipulateur. On le voit volontiers enclin à la flatterie et au mensonge pour parvenir à ses objectifs quels qu'ils puissent être, et souvent consistant à je-ne-sais quel jeu simplement malicieux, ou même tout à fait pervers...


« Messire Renart pour vous servir. »
(Ou pas...?)
Il est d'ailleurs plutôt révélateur qu'en français le terme même de « renard » puisse avoir pour origine le nom du personnage principal d'un pan de notre culture : Le Roman de Renart. Oui parce qu'il faut le savoir, le « renard » était nommé « goupil » auparavant. En réalité le mot est un dérivé du nom « Renart » (avec un t donc), lui même venant de l'allemand.

Le Roman de Renart, pour ceux qui auraient séché le collège, est un recueil d'histoires écrites en vers et par de multiples auteurs le plus souvent anonymes, retraçant les péripéties vécues par Renart. Elles n'ont pas nécessairement de liens entre elles, mais font intervenir des personnages récurrents.
Comme bonne image, on pourrait maintenant parler des séries télévisées. Pour certaines d'entre elles, on peut tout à fait regarder indépendamment chaque épisode sans avoir de problème de compréhension.

Le schéma habituel d'un récit consiste à opposer Renart, personnage rusé, malicieux et à la moralité douteuse, à Ysengrin, le loup (qui est aussi son oncle), incarnant la force... et la bêtise. Le premier se jouera sans cesse de l'autre, se moquant de lui de multiples façons, rarement très sympathiques, et le « cocufiera » même en partageant la couche de Hersent, la louve.
Une histoire particulièrement connue comme ça, celle de la Pêche d'Ysengrin
On est aux portes de l'hiver et le loup souhaite faire quelques provisions, aussi part-il pêcher dans le lac le plus proche. Seulement voilà, une fois sur place il se rend compte que sa surface est gelée. Il s'assoit, dépité. Que va-t-il donc pourvoir faire? A ce moment apparaît Renart, qui sans idée aucune, va lui porter conseil. Il lui montre que la glace a été brisée par endroit, et lui suggère d'en profiter, il pourrait attacher un sceau à sa queue pour y piéger du poisson. Mais le goupil le prévient : il ne devra pas bouger, sans quoi le poisson prendra peur et s'enfuira. Bien évidemment le pauvre Ysengrin marche et se retrouve bloqué par la glace...


« Vous êtes la Nidalee des 
hôtes de ces bois. »
Autre auteur très apprécié des professeurs de français, La Fontaine s'est inspiré de certains de ces récits pour concevoir ses fables.
Il y dépeint un renard au comble de la ruse et de la sournoiserie à nouveau, jouant de tours que n'auraient pas renié l'autre goupil. A moins, une fois encore, que ç'eût été les siens justement.
La principale différence cependant étant qu'il n'en sort pas toujours victorieux. Il apparaît parfois trop orgueilleux, ce qui se retourne contre lui.

Ainsi dans Le Corbeau et le Renard, ce dernier parvient par la plus hypocrite des flatteries à se jouer du volatile, chapardant par la suite son fromage. Dans Le renard et le Bouc, sans doute moins connu, les deux compères descendent s'abreuver dans un puits, mais ne peuvent remonter. Le renard suggère au bouc de lui faire la courte échelle, après quoi le goupil lui rendrait la pareille le faisant à son tour sortir de ce guêpier. Toutefois au moment de tenir sa promesse, il préféra laisser croupir le bovidé au fond du puits.
En revanche, Le Renard et la Cigogne, nous offre un sournois renard pris à son propre jeu. Il invita tout d'abord la Cigogne à dîner, et présenta le repas dans une assiette. Bien sûr l'oiseau était bien mal équipé pour attaquer sa pitance, son embarras amusa certainement le canidé. Mais il ne s'attendait pas à être trompé à son tour lors de son invitation-retour chez la Cigogne. Il se trouvera tout aussi penaud face à un long vase que la Cigogne à son assiette.


Bref, si cette conception du renard est ancrée dans notre culture occidentale, ce qui est plus intéressant reste le rapport qu'ont les asiatiques à l'animal. Car comme signalé Ahri est directement issue de contes populaires coréens.
Alors les terres du soleil partagent-elles ce-dit rapport avec nous autres occidentaux?




Elles vinrent de l'orient,

Pour sûr la renarde aime
jouer d'instruments...
Avant toute chose, il faut savoir que si la Chine, le Japon et la Corée, partagent un mythe commun, ils ont des versions légèrement différentes de ce qu'est la femme-renarde comme on l'appellerait en France.
En Chine, il s'agit de la « Huli Jing », au Japon de la « Kitsune » et en Corée de la « Kumiho ».
Et puisqu'on parle de noms, sachez que pendant longtemps le nom de code du projet qui allait devenir Ahri était « Kumiho ». De ce coté on est clair donc.
Son nom définitif ayant était ensuite choisi par vote et parmi une liste proposée par Riot Games de mots / prénoms coréen. Le gagnant étant donc « Ari » (sans h) qui peut signifier dire « grâce », « élégance », « charme » en coréen...

Bon, pour en revenir à la femme-renarde, il semblerait que le mythe originel vienne de Chine, et peut être même d'Inde en premier lieu, mais... Je n'ai pas grand chose à dire sur ce dernier pays. Il me semble donc tout naturel de commencer avec la « Huli Jing » chinoise.


1°/ « Huli Jing »

Étymologiquement « Huli » signifie renard et « Jing » esprit. Plusieurs choses à partir de là. Déjà, en Chine, l'animal est traditionnellement lié à la sexualité et au tabou. Les temples qui lui ont été érigés servaient aux femmes souhaitant charmer et séduire des hommes.
Ensuite, le renard est souvent utilisé pour désigner le « barbare », « l'étranger ». Il n'est pas illogique qu'il soit associé à un esprit n'ayant pas grand chose d'humain.
Enfin, dans un langage familier, le terme « Huli Jing » sert aussi à désigner les femmes de petite vertu et les prostituées.

S'ils sont fortement connotés par principe, ces esprits peuvent tout aussi être bons que mauvais. Dans tous les cas, ils sont crains par la population pour leurs capacités de manipulation et leur propension à la métamorphose et à hanter certains lieux.
Il est ainsi conté par Guo Pu, célèbre pour recenser les fables et superstitions de son époque, qu'un renard atteignant cinquante ans serait capable de prendre l'apparence d'une femme et que centenaire il pourrait devenir une femme magnifique, un homme aux grands pouvoirs de séduction et aurait des capacités de sorcellerie. Leur espérance de vie pourrait s'étendre à huit cents ans, mille ans et ils pourraient même devenir immortels.

Parmi les Huli Jing les plus connues, on retrouve Daji, dont l'histoire romancée est contée dans L'Investiture des Dieux, ouvrage du XVIème - XVIIème siècle.
Il y est décrit la fin du règne de Zhou Wang, dernier Empereur de la famille des Shang. Et s'il était renommé pour son héroïsme et son éloquence, il l'était aussi pour son goût des femmes... Ce qui le perdra. Il visita ainsi un temple dédié à la déesse Nuwa et resta en admiration devant une de ses représentions. Au point même qu'il lui fit des allusions suggestives, allant jusqu'à la profaner en y inscrivant un poème érotique. Courroucée par tant d'audace, la déesse requit l'aide d'un esprit renard et lui promit l'immortalité s'il parvenait à mettre un terme au règne l'Empereur.
Il se trouve qu'au même moment une sublime jeune femme, que le bougre avait prit en trophée après la conquête d'une province, arrivait au palais. Le renard corrompit l'esprit de la dénommée Daji et posséda son corps. Dès lors elle entraverait l'Empereur dans son désir de luxure et lui ferait oublier toutes ses autres prérogatives. C'est ainsi que les rebelles le renversèrent... Sans toutefois que l'esprit n'obtienne son dû, car il fut exorcisé du corps de la pauvrette.



2°/ « Kitsune »

Traversons la mer et partons pour le pays du soleil levant...
Au japon on parle de « Kitsune » pour désigner ces esprits de renard. Le terme est plutôt explicite puisqu'il s'agit du penchant japonais du nom de l'animal. Étymologiquement il viendrait de « kitsu » qui devait être l'onomatopée du cri du renard, aujourd'hui tout à fait désuet puisqu'actuellement ce serait plutôt « kon kon ».

Les kitsune partagent beaucoup avec leurs cousines chinoises. Elles paraissent malicieuses et versatiles, il faut dire qu'elles jouent souvent des tours aux humains, de fait elles auront plutôt mauvaise réputation. Pourtant elles ne sont pas nécessairement mauvaises, elles sont avant tout indépendantes et agissent de façon chaotique. Ce qui correspond à la doctrine shintoïste : tous les esprits et dieux sont à la fois bons et mauvais.
En vieillissant leur nombre de queue augmente, de la même manière que leurs pouvoirs, jusqu'à un maximum de neuf queues. On sera alors en face d'une « Kyubi no Kitsune », une renarde à neuf queues. Il suffit donc de compter ses queues pour déterminer l'âge et la puissance d'une kitsune.
On leur confère de nombreuses capacités parmi lesquelles celle de revêtir l'apparence de jeunes femmes, prendre possession de leur corps ou encore générer des incendies.

Elles ne seraient au départ que les messagères d'Inari, la Déesse des céréales du commerce et de la maison. Inari pourrait être une forme condensée de « inanari », la « croissance du riz » en japonais. Et cette céréale étant la base de l'alimentation, il est plutôt logique que le culte ait pu connaître une popularité importante dans la société de l'époque.
De plus n'ayant pas d'autre représentation que celle offerte par ses messagers, les kitsune, il en découle de nombreuses statues de renard qui veilleront sur les sanctuaires de la déesse. D'autant plus que les deux finirent par être assimilées.

La véritable nature de la drôlesse en une estampe.

Pour citer une kitsune connue, je parlerai de Tamamo-no-Mae, dont l'histoire est très célèbre.
Le conte se déroule au milieu du XIIème siècle, dans la Cour de l'Empereur Konoe. Il parle d'une jeune femme d'une rare beauté, de nom inconnu, qui avait la particularité de sentir naturellement bon et qui ne salissait ni ne froissait jamais ses habits. Mais surtout, qui malgré sa basse naissance et son apparent jeune âge, était aussi d'une érudition sans faille. Aussi parviendrait-elle à entrer dans la Cour impériale et y être appréciée. Plus encore, elle allait devenir la favorite du père de l'Empereur, profondément épris d'elle.
Si son savoir extravagant ne cessait de surprendre la Cour, une soirée bien particulière alimenterait un peu plus les doutes de certains à son encontre. En une nuit d'automne, alors qu'il avait été décidé de combler l'ennui causé par un violent orage en une séance de poésie, le vent s'engouffra dans la pièce et souffla la flamme des bougies. Mais dans l'obscurité, une chaude lueur, comme d'un soleil matinal d'automne, semblait émaner de la jeune femme. L'effroi gagna l'assemblée, et quelques uns suggérèrent la nature démoniaque de la dame. Ce que l'ancien Empereur balaya d'un revers de main, au contraire, cela prouvait bel et bien quel être divin elle était. Et en ce jour elle serait dorénavant connue comme « Tamamo-no-Mae », la « demoiselle joyau lumineux ».
Puis un drame survint, les Empereurs, ancien comme nouveau, tombèrent malades. Les médecins restaient dubitatifs devant leur mal qui ne faisait que s'aggraver. L'astrologue de la Cour apporterait finalement une réponse : Tamamo-no-Mae était la source de leur maladie. Elle était en réalité une kitsune qui avait pris l'ancien empereur en son contrôle dans l'optique d'un sinistre complot. Cependant la vérité n'était que trop dure à avaler, aussi l'astrologue devrait révéler l'évidence aux yeux de ses maîtres pour les sauver. Il organisa alors une cérémonie en l'honneur d'un Dieu de l'au-delà qui allait révéler la demoiselle sous sa véritable nature : celle d'une renarde à neuf queues.
Démasqué, l'esprit dut se résoudre à prendre la fuite. Mais l'Empereur avait mandé deux grands guerriers à sa poursuite. Si la kitsune parvint à leur échapper quelques temps, elle eut la prémonition de sa mort qui approchait. La veille, elle apparut donc dans les rêves de celui qui serait son meurtrier pour lui demander grâce. Il lui refusa. Finalement le lendemain, il parvint à l'abattre d'une flèche...



3°/ « Kumiho »

Vient enfin leur sœur coréenne : la Kumiho / Gumiho. Le terme signifiant « renarde à neuf queues »...
Je le rappelle au préalable, Ahri a été spécifiquement créée pour le public coréen, à l'occasion de l'ouverture de leurs propres serveurs de jeu. Et il n'y a pas que le nom placeholder du champion (« kumiho » donc) qui le confirme. En plus d'exploiter le mythe de la renarde aux neuf queues, ils ont cru bon d'ajouter quelques clins d'œil supplémentaires. Sa danse originale est une chorégraphie d'un groupe de k-pop extrêmement populaire, les Girl's Generation, le morceau étant Run Devil Run (paradoxal en ce qui concerne Ahri !). Dans sa version dynastique Ahri est habillé d'un vêtement traditionnel, le « hanbok », de plus sa danse a été remplacée pour correspondre au même folklore et plage temporelle.
Il y a bien de quoi nous prouver qui elle est donc.

Une p'tite bouffe entre amies?
Pour en revenir aux kumiho, elles ne sont pas tellement différentes de leurs sœurs, si ce n'est qu'elles sont franchement maléfiques là où les autres n'avaient que des « tempéraments changeants ». Ce sont des êtres démoniaques qui se nourrissent de la vie pour accroître leur longévité. Elles dévoreraient les entrailles et le cœur de leurs victimes, les vidant ainsi de leur essence et augmentant leurs pouvoirs.
Elles useront de tous les subterfuges pour parvenir à leur fin, et possèdent comme les autres un don dans la métamorphose. En revanche il est dit qu'elles ne parviennent pas à créer une copie exacte de leur victime, leur queue dévoilant souvent leur simulacre. Une légende dit qu'une kumiho pourrait revêtir l'apparence d'une jeune mariée et serait même capable de duper la mère de celle-ci. Mais si elle devait être dévêtue alors la tromperie serait percée à jour. En tout cas, ce sont des êtres aussi dangereux que cruels, car prompts à la manipulation et enclins à jouer des désirs les plus primaires des hommes.

Il existe de nombreux contes sur ces esprits maléfiques. J'ai choisi de vous parler de celui de la Sœur Renarde. Je le trouve intéressant parce qu'assez différent des deux autres chinois et japonais. Il n'est pas question d'une vile séductrice et comploteuse, mais d'une terrible malédiction...

Il s'agit de l'histoire d'un père qui après avoir eu trois fils rêvait ardemment d'une fille. Il pria des mois durant que son souhait soit réalisé. Une nuit de désespoir il hurla aux dieux de lui donner une fille, fut-elle une renarde. Peu de temps après sa femme se révéla enceinte, puis naquit une jolie petite fille. Le père était au comble de la joie...
Seulement, les six ans de la petite fêtés, il se tramerait d'étranges choses dans la ferme. Toutes les nuits une vache mourrait sans que l'on ne dénote rien de la cause de l'évènement. Aussi le père demanda à son premier fils de veiller sur les animaux le soir venu.
Le lendemain matin, le jeune homme annonça une sinistre nouvelle à son père : il a vu la fillette se rendre à l'étable en pleine nuit. Et à la lumière de la pleine lune, après s'être enduit le bras d'huile de sésame, elle aurait arraché le foie d'un bovin avant de s'en repaître. Le père n'en crut mot et supposa qu'il ne s'agissait là que d'un mauvais rêve, auquel cas son fils lui aurait désobéi en dormant plutôt qu'accomplir son devoir. Il s'emporta, le renia et le fit quitter la maison.
Le patriarche se tourna ensuite vers son second fils, lui confiant la même tâche qu'au premier. Pendant presque un mois, les nuit furent calmes, jusqu'à la pleine lune... Et le matin suivant le fils cadet rapporta la même histoire que le premier et fut banni de la même manière par un père fou furieux.
Il ne lui restait plus qu'un fils vers qui se tourner... Cette fois encore, il faudrait attendre la pleine lune. En revanche, le plus jeune ayant connaissance du destin de ses frères aînés  mentit au père. Il lui expliqua qu'il avait effectivement vu sa sœur pendant la nuit, mais qu'elle avait simplement pris de l'eau et était retournée se coucher. La vache serait morte effrayée par la vision de la pleine lune... Le père l'en remercia et lui promit l'héritage de ses terres.
Content de ne pas avoir de
petite sœur finalement.
Entre temps les deux frères plus âgés avaient consulté un grand sage bouddhiste et décidèrent d'étudier à ses cotés le temps que leur cœur s'endurcisse. Après un an, ils rentrèrent finalement au village, avec le cadeau que leur avait offert le moine : trois bouteilles. Une blanche, une bleue et une rouge. L'homme leur avait promis qu'avec ils pourraient affronter n'importe quel mal, fut-ce leur propre sœur, qui, semblerait-il, devait être un démon.
Mais une fois sur place, ils ne virent que la jeune fille. Elle leur expliqua qu'après la mort des autres membres de la famille, elle errait maintenant seule dans la maison. Elle leur demanda s'ils allaient rester pour lui tenir compagnie, et malgré un premier refus, parvint à les convaincre, la nuit étant tombée.
Elle leur servit un repas très riche, accompagné de vin. Suspicieux, ils ne manquèrent pas de s'interroger sur la provenance de celui-ci, et s'accordèrent sur la nécessité de la guetter toute la nuit. Toutefois une année de pauvreté les avait grandement affaibli, il ne purent résister au sommeil qui les tiraillait.
L'aîné fut cependant réveillé par un bruit de mâchement, pensa d'abord que son frère terminait son repas, machinalement il jeta donc un œil au sien. Et ce qu'il y vit lui souleva le cœur d'horreur et de dégoût. Ce qu'il avait pris pour du vin était du sang et son repas, des restes humains. Alors qu'il réalisait seulement ce qu'il avait fait, il vit d'où provenait ce bruit si particulier. Sa sœur se tenait sur le corps du frère cadet, dévorant son foie sanguinolent avec avidité. Puis elle se tourna vers lui et le gratifiant d'un franc sourire, quoiqu'écœurant, lui annonça qu'il ne lui en fallait plus qu'un pour devenir humaine. Sur quoi le jeune homme prit la fuite.
Pendant que le démon le pourchassait, il se remémora les paroles du vieux sage. Il prit la bouteille blanche et la lança derrière lui, en se brisant elle créa une véritable barrière de ronces stoppant la course de la sœur. Elle dut alors dévoiler sa véritable nature, celle d'une démone-renarde et passa alors aisément à travers. Il lança cette fois la bouteille bleue, piégeant sa poursuivante dans un lac. Mais une nouvelle fois sa forme de renard lui permit de franchir l'obstacle. Il se saisit finalement de la rouge et la fit éclater sur le démon déclenchant un éclat lumineux. Une gigantesque boule de feu l'immergea, ses cris percèrent la nuit alors qu'il brûlait. Bientôt il n'en resterait que des cendres... Des cendres et un petit insecte qui en émergea.
La légende dit que c'est ainsi que naquit le premier moustique. Et que c'est pour cette raison que moustiques comme renards craignent les flammes.

Tirée de la fable de la renarde bubble-gum?

Maintenant que vous connaissez un peu mieux les légendes de la femme renarde, il est plus évident de noter les ressemblances avec Ahri.
Bon. La représentation graphique coule de source déjà, j'ai aussi déjà mentionné qu'elle avait été longtemps nommée « Kumiho » par les développeurs avant de recevoir son prénom définitif, mais ça ne s'arrête pas là.
Son histoire nous apprend qu'elle était une renarde avec un certain potentiel magique. Ce dernier se révéla alors qu'elle absorberait sa première essence, celle d'un magicien, la changeant irrémédiablement en une entité mystique de grand pouvoir. Elle passa ensuite le plus clair de son temps à accroître celui-ci, en séduisant et aspirant l'essence vitale des hommes frivoles.
Elle entre ainsi parfaitement dans le mythe...
Ce qui est encore confirmé par son comportement et ses capacités.
Des répliques comme « Ne me vous faites pas confiance? », « Ils ne me sont plus utiles désormais » ou « Je peux faire battre votre cœur... Ou l'arrêter. », sont assez révélatrices sur son tempérament.
Quant à ses pouvoirs, celui de séduction est commun chez les femmes-renardes, tandis que celui de faire appel aux flammes (Lucioles « Fox-Fire » en anglais, Assaut Spirituel) pourrait être une référence aux kitsune qui sont connues pour provoquer des incendies. Au passage, il est possible qu'il y ait un lien avec le skin « firefox » aussi (en plus du navigateur).
Bref, bien des choses qui viennent confirmer le lien de parenté d'Ahri...




Et cherchèrent à dominer le monde !

Oui parce qu'Ahri est loin d'être la seule femme-renarde rentrée dans la culture populaire. Il y a de nombreux exemples!
On pourrait mentionner les pokemons ou Tails l'ami de Sonic, mais je ne vais vous parler que de deux d'entre eux. Le premier parce qu'il provient d'un jeu que j'ai beaucoup aimé, le second... Et bien parce qu'il est difficile de passer à coté, et (surtout) car il est fortement probable qu'il ait été une autre source d'inspiration pour notre championne.


Je commencerai donc avec Okami.
Et pour le coup, je vais être obligé de spoiler à mort. Donc si vous n'avez pas fait le jeu et que vous pourriez avoir l'envie de le faire – Ce que je vous conseille vigoureusement, d'autant plus qu'il est récemment sorti en HD et disponible sur le PSN pour une bouchée de pain –, alors passez le gros de ce qui va suivre.

SPOILERS

Okami nous permet d'incarner la déesse du disque-solaire Amaterasu sous sa forme de louve, qui est accompagnée par Issun. Une sorte de puce calligraphe ne comptant pas la lâcher avant d'obtenir toutes les techniques du pinceau céleste. Le jeu est découpé en trois arcs, où l'on affronte à chaque fois un yokai (démon-monstre japonais) particulièrement puissant.
Et c'est dans le second arc qu'intervient une kitsune du nom de Kyubi (Kyubi no kitsune / renarde à neuf queues pour rappel) particulièrement retorse.
Elle commence par empoisonner l'Empereur de la Cité. Atteint d'une étrange maladie, il est resté alité depuis des jours et répand une étrange brume nauséabonde qui se propage dans toute la ville.
Elle ourdit par la suite un sombre plan dans le but de récupérer l'arme qu'elle a perdu : L'appeau à renard. L'esprit s'empare du corps de la grande prêtresse Tsuzorao, affectueusement surnommée « Gros nénés » par Issun, pour des raisons évidentes, puis utilise Amaterasu qui pensait œuvrer pour l'impératrice, de manière à récupérer l'appeau et donc sa pleine puissance. La louve et la puce trouveront l'objet dans la gueule d'un dragon des mers, grand protecteur de la région et le confieront à la grande prêtresse.
Mais avant que les deux protagonistes ne s'aperçoivent de leur méprise, elle tuerait Himiko, l'impératrice, et avec elle le seul risque de voir ses plans déjoués. Amaterasu serait alors contrainte de poursuivre Kyubi jusqu'à son repaire, l'île Oni. Et parviendrait finalement à se défaire du démon, libérant la contrée de son joug maléfique.

Quel plaisir de combattre une sœur d'Ahri, Merci Okami !



Enfin, je me vois contraint à de parler de Naruto... 
Non franchement je voulais l'éviter, je suis loin d'être un grand fan de la licence. Elle incarne plus ou moins tout ce que je n'aime pas dans les shonen. Mais voilà, il manquerait une partie importante sur le character design d'Ahri si je passais à coté. Oui parce que certains n'auront pas manqué de le mentionner, les deux personnages partagent certaines similitudes.
Mais avant cela, expliquons en quoi la série de manga / animé reprend le thème de la kitsune.

Non ce n'est certainement pas
badass, pas du tout !
Je ne vais pas rentrer dans les détails de l'histoire. D'abord parce que je n'en connais pas grand chose et aussi parce que je doute un peu de son intérêt, et c'est mon coté hater qui parle.
Bref, ce qu'il faut savoir c'est que Naruto est l'hôte d'un puissant démon : Kyubi (oui encore), le renard aux neuf queues. Il paraît surtout cruel et destructeur là où les femmes-renardes sont plus subtiles.
Ce sera plutôt le comportement de Naruto qui se rapprochera (un peu) de celui des kitsune. Effectivement, il se montrera facétieux, autant envers ses amis que ses adversaires. Il aime jouer des tours, aussi utilise-t-il des techniques de manipulation, la métamorphose, ou des plaisanteries plus potaches comme des choses apparentées à un toucher rectal, mais aussi, plus intéressant, une capacité de séduction. Le ninja s'amuse à utiliser le « sexy-meta » qui le transforme en une superbe jeune fille, nue ou en maillot de bain de manière à déconcentrer ses adversaires masculins.
Par contre si les kitsune paraissent souvent tel que fines manipulatrices, Naruto restera plutôt simple, voire pas bien malin. Il n'a pas récupéré ce trait de caractère de Kyubi, dit particulièrement fourbe.

Ouh la vilaine copieuse-euh !
Ce qu'il faut ajouter maintenant, ce sont les ressemblances entre lui et Ahri. Plutôt d'un point de vue graphique d'ailleurs. La chose franchement marquante, le truc qui saute aux yeux, ce sont les marques que tout deux ont sur le visages. Elles forment des « moustaches » sur les joues. Dans le cas de Ahri, elles trahissent immédiatement son origine (en plus de ses oreilles).
Ils partagent aussi leur « pouvoir-signature », cette capacité à créer un orbe dans le creux de leur main. Il s'agit de l' « Orbe Tourbillonnant » chez Naruto. Et si ça peut paraître un peu anecdotique comme ça, que cette capacité ait été spécifiquement choisie par les développeurs pour caractériser Ahri (elle paraît directement sur les splashs et est toujours visible sur le modèle graphique), n'est sans doute pas une pure coïncidence.

Il en découlera toujours la question de savoir de quoi Ahri a été inspirée en premier lieu.
Voulaient-ils créer une « Naruto » devant le succès planétaire du personnage, ou avaient-ils été intrigués par les mythes autour de la femme-renarde et y avaient ensuite greffé diverses allusions?
Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, la question n'a pas grand intérêt en vérité. Aujourd'hui rien ne découle du néant, tout n'est qu'inspiration d'ici et là. Les champions créés n'en sont pas pour autant mauvais, et machin n'est pas nécessairement mieux que truc.
A vous de déterminer d'où vient Ahri, ou pas... Quelle importance après tout? De toute façon détestez-la comme il se doit, voilà tout !




Le gros des images vient une nouvelle fois de DeviantArt, je remercie les artistes.
Voici leur page, par ordre d'apparition dans le billet :
http://thelittlefirefly.deviantart.com/; http://el-seluvia.deviantart.com/
http://swedishbattery.deviantart.com/; http://meefoong.deviantart.com/
http://kheleksul.deviantart.com/ et http://ningyee7.deviantart.com/